Après plusieurs jours de protestation violente : Macron va s’adresser aux Français
De Paris, Mrizek Sahraoui – Ce lundi, Emmanuel Macron va, enfin, s’adresser au peuple français, après s’être abstenu de prendre la parole pour «éviter de mettre de l’huile sur le feu», avait expliqué son entourage, au moment où le pays était à feu et au vacarme, faisant de Paris une ville assiégée, alors que l’heure devait être aux chants et aux décors de Noël.
Que va dire ou décider le Président pour gagner, de nouveau, la paix sociale et faire cesser la grogne qui, chaque jour davantage, prend de l’ampleur ? L’exercice est périlleux dans le sens où la suite des événements dépendra des mots justes − ou faux − qu’il emploiera d’autant qu’il ne dispose pas d’une large manœuvre lui permettant de se sortir de «la souricière qu’il s’est lui-même tendue», a fait remarquer l’opposition.
Au regard de la situation explosive dans laquelle est plongé le pays, mettant aux prises des forces de sécurité de plus en plus violentes et sur les nerfs et des Gilets jaunes prêts à tout, pressé par tous les partis d’opposition, les corps intermédiaires et près de 80% de la population qui soutient le mouvement, Emmanuel Macron, l’homme le plus détesté de France, n’a pas d’autre choix que de céder sur un nombre de revendications des protestataires. Il faudra des gestes forts en matière de pouvoir d’achat. Mais sauf à laisser filer les déficits, Emmanuel Macron, qui a pendant longtemps et avec arrogance donné des leçons, notamment aux Italiens, la croissance n’étant pas au rendez-vous, ne dispose pas d’une tirelire suffisamment garnie pour redistribuer à tire-larigot, la cagnotte ayant été fléchée dès l’entame de son mandat vers les plus riches et le ruissellement tant promis n’a pas eu lieu.
Difficile d’imaginer une issue heureuse à ce conflit qui s’étend de jour en jour. Emmanuel Macron a dit ne pas revenir sur l’impôt sur la fortune (ISF) et le ministre en charge du Travail s’est exprimé à la veille de l’intervention du chef de l’Etat, affirmant : «Pas de coup au pouce» au smic car «ça détruit des emplois».
Voilà deux nœuds gordiens difficiles à dénouer qui, s’ils ne sont pas pris en compte comme l’ont exigé les Gilets jaunes, il est fort probable que la question qui sera ensuite posée portera sur le départ du président. Certains ont déjà évoqué la dissolution de l’Assemblée nationale, les plus amers ont scandé : «Macron démission».
M. S.
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