Le MAK affronte les services d’ordre : risque de dérapage en Kabylie
Par Saïd N. – Des émeutes ont éclaté dans la journée de vendredi en Kabylie, dans la région de Makouda, wilaya de Tizi Ouzou, lorsque des voitures de police et de gendarmerie se sont approchées d’un village pour interpeller, selon certaines sources, des membres du MAK poursuivis pour attroupement illégal.
Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre un groupe de jeunes jetant des pierres en direction du convoi de police et de gendarmerie, pour essayer de les repousser hors du village.
Ces scènes de violence, en plus d’être un signe inquiétant de la situation dans les régions de Kabylie où règne un climat délétère sur tous les plans, renseigne sur une tendance à la radicalisation du mouvement séparatiste conduit par Ferhat Mehenni. En juin dernier, le chef du MAK avait annoncé la mise en place de milices chargées de la protection des membres de son organisation dans les villages et de se substituer aux forces de l’ordre, appelées «corps de contrainte», contre d’éventuelles «incursions» de la police ou de la gendarmerie dans ces villages.
Dans une mise au point rendue publique six jours plus tard, le porte-parole du MAK avait tenté d’édulcorer l’annonce belliqueuse de son chef, en accusant les «milieux politiques anti-Kabyles» de surinterpréter ses propos, en se défendant de toute intention de créer ou d’encadrer des milices armées en Kabylie.
Sur le terrain, l’étau ne cesse de se resserrer sur les activistes du MAK. Leur drapeau qui les distingue lors des manifestations publiques se fait de plus en plus rare, leurs réunions sont étroitement surveillées et tous leurs regroupements sont, désormais, systématiquement réprimés, à telle enseigne que, pour la première fois, les dirigeants de cette organisation clandestine trouvent, en ce moment, d’énormes difficultés pour tenir leur «congrès».
S. N.
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