Ankara inonde le pays en armes : la Turquie veut-elle l’éclatement de la Libye ?
Par Sadek Sahraoui – Le maréchal Khalifa Haftar, commandant de l’Armée nationale libyenne (ANL), a appelé l’ONU à diligenter une «enquête immédiate» pour faire la lumière sur le trafic d’armes entre la Turquie et la Libye. Cette demande intervient au lendemain de l’annonce par les services des douanes à Tripoli de la saisie de deux conteneurs d’armes dans le port d’Al-Khoms. Ces armes se trouvaient à bord de deux containers. «Ces deux containers originaires de Turquie contenaient des milliers de pistolets, des fusils et plus de 4,2 millions de balles, soit assez pour tuer environ 80% de la population libyenne», a alerté Khalifa Haftar.
Un membre du conseil municipal d’Al-Khoms, Mohamad Al-Akhdhar, a confirmé aussi que des armes et des munitions ont été saisies cette semaine et qu’elles proviennent de Turquie. Les conteneurs étaient censés contenir des matériaux de construction selon la déclaration fournie aux autorités portuaires, a-t-il précisé à la presse.
L’ANL accuse régulièrement le Qatar, la Turquie et le Soudan de fournir des armes à ses rivaux, en particulier islamistes, tandis que l’autre camp accuse les Emirats arabes unis et l’Egypte d’appuyer militairement le maréchal Haftar. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas la première fois que des armes «turques» sont saisies dans un port libyen. Pour les autorités en place à Benghazi, ces faits montrent clairement que la Turquie cherche à aggraver la crise libyenne.
Malgré l’imposition par l’ONU depuis 2011 d’un embargo sur les armes, la Libye continue à être inondée en armes de guerre. Les experts onusiens signalent que de nombreuses livraisons d’armes à des factions libyennes viennent du Soudan, d’Egypte, de Turquie ou des Emirats arabes unis.
S. S.
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