L’argent de la zakate sème la discorde dans les mosquées
Par R. Mahmoudi – Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, n’est pas encore sorti de son bras de fer avec la coordination des imams, conduite par Djelloul Hadjimi, qu’un autre syndicat vient pointer à sa porte pour l’acculer sur sa décision de soustraire les caisses de la zakate à la gestion des mosquées.
Resté pendant longtemps à l’écart, le Conseil autonome des imams et des fonctionnaires des Affaires religieuses et des Wakfs, présidé par Djamel Ghoul, demande au ministre de surseoir à sa décision, au motif que le nouveau mécanisme proposé par la tutelle (versements électroniques) ne garantit pas une totale transparence et qu’il y a risque que cette œuvre de charité perde son crédit auprès de la population.
Dans une déclaration au quotidien El-Khabar, ce syndicaliste affirme qu’un sondage réalisé auprès des imams à travers toutes les wilayas montre qu’une majorité de voix s’opposerait à ce projet. Selon lui, un retrait inopiné de la caisse de la zakate risque de priver des milliers de familles nécessiteuses, pour certaines connues par les imams, de la charité quotidienne qu’elles percevaient, parfois sous forme de mensualités régulières.
«La numérisation et la modernisation de la caisse font partie de nos revendications, martèle l’imam syndicaliste, mais il faut que cette démarche soit précédée par des étapes si on ne veut pas que le projet échoue et que les donateurs s’en détournent.»
Autre contre-argument avancé par ce syndicaliste : la multiplication des actes de cambriolage et de casse visant les caisses de la zakate est essentiellement due à l’absence des forces de sécurité autour des mosquées. Il demande à ce que les lieux de culte soient traités de la même manière que les autres établissements publics et bénéficient d’agents d’ordre, de patrouilles nocturnes et soient dotés de caméras de surveillance.
R. M.
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