Protesta au Soudan : Al-Bachir jette 14 dirigeants de l’opposition en prison et tue 22 manifestants
Par Sadek Sahraoui ‑ La coalition d’opposition soudanaise déclare que les forces de sécurité ont arrêté 14 dirigeants opposants lors des manifestations contre la dégradation des conditions de vie dans le centre et le sud du pays.
La coalition d’opposition, qui comprend plusieurs mouvements, notamment le Parti communiste et Parti Baath arabe, a confirmé aussi l’arrestation de 14 de ses dirigeants, dont le chef des forces de l’Alliance nationale, Farouk Abu Issa.
A mentionner que les manifestations se sont poursuivies hier samedi 23 décembre dans plusieurs villes du pays. «Les forces de sécurité ont assiégé les participants lors d’une réunion de l’opposition. Cette réunion a convenu d’une grève générale et de la désobéissance civile mercredi pour faire aboutir la lutte des masses», a fait savoir la coalition dans un communiqué rendu public.
Les manifestants sont descendus dans les rues de l’île d’Aba et d’Er-Rahad dans le nord du Soudan et dans la ville de Berber au sud du pays. Ils ont incendié le siège du parti du Congrès national au pouvoir. Vendredi, les autorités soudanaises ont annoncé l’état d’urgence et le couvre-feu dans plusieurs provinces à la suite des manifestations.
Pour l’heure, la protestation a été réprimée dans le sang. Sadiq al-Mahdi, le chef soudanais du Parti Al-Oumma, a annoncé que 22 personnes sont mortes des suites des manifestations qui secouent le Soudan depuis mercredi.
En vue d’offrir un cadre aux manifestations spontanées, Al-Mahdi a proposé aussi «d’organiser une marche massive afin de présenter au gouvernement un mémorandum contenant le projet d’un système alternatif au système de gouvernement actuel». Al-Mahdi a souligné que «le mouvement pacifique auquel [nous] assistons est légitime au regard de la Constitution, qui garantit le droit de manifester».
S. S.
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