Le président Bouteflika va-t-il annoncer la dissolution du Parlement ?
Par R. Mahmoudi – Le spectre de la dissolution de l’APN plane à nouveau sur les milieux politiques, à un moment où cette institution semblait reprendre un fonctionnement normal suite à la crise qu’elle a traversée, en septembre et en octobre derniers, et qui s’est achevée par la destitution de son ex-président, Saïd Bouhadja, dans les conditions connues de tous.
Cette crainte est aujourd’hui justifiée par le processus qui risque de s’enclencher à la faveur des changements politiques et constitutionnels qui s’annoncent. Ainsi, de plus en plus d’observateurs n’excluent pas l’hypothèse d’une dissolution du Parlement si l’élection présidentielle d’avril prochain est reportée, la Constitution amendée et des réformes politiques consacrées. Auquel cas, le pouvoir aurait besoin d’une nouvelle dynamique et d’une nouvelle configuration politique qui exigeraient nécessairement un renouvellement de la Chambre basse du Parlement, surtout. Une façon aussi de donner une illusion de changement et de réduire d’éventuelles contestations ou opinions scandalisées que susciteraient pareilles décisions. Car, la plupart des partis de l’opposition ont d’ores et déjà fait savoir leur désapprobation, en criant notamment à «une violation de la Constitution».
Pour certains partis politiques, comme le PT de Louiza Hanoune, la dissolution de l’APN devient même inéluctable dans le cas où les décideurs voudraient aller vers une révision de la Constitution et des réformes politiques substantielles. Lors de son intervention, dimanche à la clôture du congrès de son parti, Louiza Hanoune a considéré que l’actuelle Assemblée n’est «ni légitime ni crédible» pour voter une éventuelle révision de la Constitution, quel qu’en soit le contenu ou la portée et que, par conséquent, il faudrait en élire une nouvelle en organisant des élections «transparentes et régulières».
La présidente du PT a fait une annonce (voir article par ailleurs) qui ne fera qu’augmenter le suspense autour des prochaines échéances, en déclarant que le chef de l’Etat va annoncer «des décisions importantes» ce mercredi, sans dire, toutefois, si la dissolution de l’APN en ferait partie.
R. M.
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