Présidentielle 2019 : comment le FLN cherche à neutraliser Ouyahia
Par Hani Abdi – Le FLN cherche par tous les moyens à contrer l’ambition présidentielle d’Ahmed Ouyahia, qui commence à séduire même au sein de l’ex-parti unique, a-t-on appris de sources sûres. La nouvelle feuille de route du premier parti du pouvoir est de réoccuper l’espace politique à la faveur de la prochaine élection présidentielle afin de réduire l’influence de son concurrent direct, le RND.
Pour ce faire, le FLN cherche, comme principale étape, à damer le pion au RND lors du renouvellement partiel du Conseil de la nation. Les nouveaux «stratèges» de l’ex-parti unique veulent rafler la majorité des sièges pour «écraser» le parti rival et, ainsi, affaiblir Ahmed Ouyahia. Pour réussir ce coup, le FLN est contraint d’obtenir l’écrasante majorité. Autrement dit, il devrait remporter une trentaine de sièges sur les 48 en compétition. C’est pour cette raison que des «poids lourds» du parti sont dépêchés dans les différentes régions du pays pour donner toutes les chances aux candidats FLN de gagner ces élections qui s’annoncent serrées.
Même l’ex-directeur du cabinet d’Abdelmalek Sellal a été mobilisé à cet effet. En effet, Karim Mustapha Rahiel, qui demeure fidèle à l’ancien Premier ministre, a été chargé de booster les candidats FLN à l’ouest du pays. Pas moins de 14 wilayas importantes pour l’ex-parti unique où les jeux sont loin d’être faits avec un RND aux aguets.
Parallèlement à cette rude campagne pour les sénatoriales, le FLN œuvre à reprendre l’initiative politique afin de reléguer le RND au second plan et diminuer la visibilité de son chef, Ahmed Ouyahia, qui bénéficie d’une large médiatisation grâce à ses activités à la tête du gouvernement.
Pour ce faire, le FLN compte faire appel aux ténors et surtout à ceux qui faisaient de l’anti-Ouyahia leur credo, comme Amar Saïdani et Abdelaziz Belkhadem. Tayeb Louh devrait lui aussi jouer un rôle moins apparent dans cette campagne anti-Ouyahia. Pour le FLN, il est hors de question que la présidentielle lui échappe au profit d’un autre parti, fût-il son principal allié au pouvoir. D’éventuels candidats, à l’instar de Belkhadem et de Sellal, devraient revenir sur la scène politique afin de signifier, nous dit-on, à Ahmed Ouyahia qu’il ne pourrait pas compter sur l’ex-parti unique pour soutenir sa candidature.
Il est à rappeler qu’Ahmed Ouyahia a déjà été attaqué de manière frontale par des secrétaires généraux du FLN, Amar Saïdani et Djamel Ould-Abbès en particulier. Ces deux anciens responsables du FLN avaient accusé Ouyahia de nourrir une «aveuglante» ambition présidentielle et de soutenir le président Bouteflika «par simple intérêt conjoncturel». Ahmed Ouyahia avait été contraint d’affirmer qu’il ne serait jamais candidat contre Abdelaziz Bouteflika.
Si le FLN cherche à contrer la candidature d’Ouyahia, cela veut-il dire que le président Bouteflika ne briguerait pas un autre mandat ? Selon nos sources, la meilleure option pour le FLN, c’est, pour le moment, de travailler pour le maintien de Bouteflika au pouvoir. Mais il s’agit d’une option qui dépend du Président, bien que tout indique qu’il ne briguera pas un cinquième mandat.
H. A.
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