Nouvel acharnement contre l’Algérie sur la question du traitement des «migrants»
Par R. Mahmoudi – La polémique autour du renvoi par les autorités algériennes d’une centaine de ressortissants syriens, soupçonnés de liens avec les groupes terroristes, est loin de connaître son épilogue. Le Haut Commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR) s’est dit, jeudi, «préoccupé» par le sort d’une centaine de personnes originaires de pays arabes, qu’il considère comme «portées disparues» après avoir été emmenées par les autorités algériennes vers un secteur proche de la frontière avec le Niger.
Dans un communiqué rendu public jeudi, qui se veut aussi une réplique aux déclarations du chargé de l’immigration au ministère algérien de l’Intérieur, Hacene Kacimi, cette organisation onusienne parle de «personnes vulnérables» qui seraient «bloquées à la frontière avec le Niger». Le HCR certifie même que certaines personnes du groupe sont connues du HCR «comme étant des réfugiés enregistrés qui ont fui la guerre et les persécutions ou qui ont signalé avoir tenté d’obtenir une protection internationale en Algérie».
Le HCR demande aux autorités algériennes de «pouvoir accéder aux personnes bloquées à la frontière, répondre aux besoins humanitaires, identifier les personnes qui ont besoin de protection internationale et assurer leur sécurité».
Ce communiqué vient appuyer les accusations de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) qui avait dénoncé, lundi, le refoulement vers le Niger d’une cinquantaine de migrants, dont des enfants et familles, en majorité syriens, entrés clandestinement en Algérie en septembre. Or, selon le responsable du ministère de l’Intérieur, il s’agit bien de membres de la milice syrienne dite Armée syrienne libre, qui avait transité soit par la Turquie, l’Egypte ou le Soudan avec de faux passeports soudanais. Son argument est que l’Algérie, qui a accueilli 50 000 Syriens fuyant la guerre, n’aurait pas eu à s’offusquer de quelques dizaines d’autres.
Hacene Kacimi est revenu, jeudi, sur cette affaire, accusant certaines ONG d’avoir colporté des informations «erronées et fallacieuses» sur le cas des Syriens arrêtés et refoulés fin décembre dernier vers le Niger. Dans une déclaration à l’APS, Kacimi a réaffirmé que les personnes refoulées dernièrement aux frontières sud du pays «ne sont pas des migrants».
«D’abord, ils les ont présentés comme étant des migrants alors qu’ils ne le sont pas. Pourquoi ne sont-ils pas des migrants ? Tout simplement, ce sont des membres de l’Armée syrienne libre qui étaient à Alep», précise le responsable, regrettant que certaines organisations des droits de l’Homme algériennes reprennent de fausses informations. Et de poursuivre : «Ces djihadistes, quand ils sont arrivés en Turquie, si vraiment ils étaient menacés dans leur vie, pourquoi n’ont-ils pas demandé le droit d’asile en Turquie ?»
R. M.
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