Le FLN requinqué pour jouer les premiers rôles à la prochaine présidentielle
Par Hani Abdi – Les résultats des élections sénatoriales de décembre 2018, validés par le Conseil constitutionnel, revigorent le FLN qui domine ainsi les deux Chambres du Parlement. Sur les 48 sièges pourvus, l’ex-parti, que beaucoup d’Algériens veulent qu’il soit au musée, en a obtenu 31. Le FLN reprend donc du poil de la bête après un flottement dû à l’instabilité «chronique» de sa direction. Son nouveau chef, qui est aussi président de la Chambre basse du Parlement, peut se targuer d’avoir réussi le pari d’écraser son rival direct, à savoir le RND, qui n’a obtenu que 10 sièges. Autrement dit, trois fois moins que le FLN.
Le nouveau directoire du FLN a donc pu concrétiser son objet de rafler la majorité des sièges du Sénat afin de se mettre en pole position à la faveur des prochaines élections électorales. Le parti, qui cherche par tous les moyens à neutraliser Ahmed Ouyahia, qui nourrirait des ambitions présidentielles trop prononcées, semble donc avoir franchi la première étape. Le FLN a donc damé le pion au RND lors du renouvellement partiel du Conseil de la nation. Ce dernier risque de perdre la présidence de la Chambre haute que le FLN réclame d’ores et déjà. S’il réussit à dégager l’inamovible Bensalah, l’ex-parti unique aura donc à accomplir la deuxième étape de sa stratégie de neutraliser Ouyahia.
En remettant en marche l’option du 5e mandat, le FLN cherche ainsi à sécuriser l’après-Bouteflika. Selon des sources bien informées, le FLN et ses soutiens à tous les niveaux du système politique veulent gagner du temps pour éliminer du jeu politique Ahmed Ouyahia, qui constitue un sérieux prétendant à la magistrature suprême et qui jouit d’une aura internationale.
S’il est renforcé au sein des instances nationales élues, c’est selon toute vraisemblance afin qu’il puisse assumer des rôles plus importants lors des trois prochaines années. Tout au moins, le pouvoir décide de s’appuyer, comme toujours, sur ce parti pour concrétiser sa feuille de route qui va visiblement au-delà du règne de Bouteflika.
H. A.
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