Le RND crie au complot : qui veut écarter Ouyahia de la présidentielle ?
Par Karim B. – Plus la date-butoir de la convocation du corps électoral approche, moins la situation est claire. Les Algériens, qui n’arrivent pas à suivre les péripéties qui précèdent le rendez-vous électoral de cette année, sont ballottés d’une interrogation à l’autre sans qu’aucun signe, venant de la Présidence ou d’une quelconque autre institution de la République, éclaire leur vision brouillée.
Présenté comme le probable successeur du président Bouteflika à la candidature suprême, au cas où ce dernier ne rempilerait pas pour un cinquième mandat, Ahmed Ouyahia vient de recevoir un coup de massue lors des élections sénatoriales. Laminé par le FLN, son parti en est sorti amoindri et affaibli.
Quand bien même la position de dauphin qu’occupe le RND sur l’échiquier politique national n’aurait pas empêché son secrétaire général d’occuper le poste de Premier ministre, de nombreux cadres du FLN crient à l’usurpation d’une fonction qui reviendrait de droit à la première formation politique du pays. La guerre intestine qui couvait au sein de l’alliance présidentielle semble avoir été attisée depuis l’annonce des résultats des sénatoriales.
Des sources médiatiques croient savoir que le patron du RND dénoncerait un «complot» contre son parti et lui. Si «complot» il y a au sommet de l’Etat à l’encontre d’un de ses représentants les plus en vue et les plus proches du président Bouteflika dont il est le fidèle lieutenant, qui voudrait écarter Ahmed Ouyahia de la course à la présidentielle et au profit de quelle autre personnalité ?
Cette nouvelle donne dans l’embrouillamini politique qui précède des élections dont on ne sait toujours pas si elles se tiendront à la date prévue intervient au moment où le chef de file d’un autre parti de l’alliance présidentielle, Amar Ghoul, affirme la chose et son contraire. Bien qu’aucune source officielle ne semble l’avoir mandaté pour servir de porte-parole de la présidence de la République, le président de TAJ sature la scène médiatique avec ses interventions contradictoires pour occuper l’opinion publique en attendant que la décision finale soit prise en haut lieu.
Les chances d’Ouyahia de succéder à Bouteflika semblent, en tout cas, compromises et le coup en dessous de la ceinture qu’il vient de recevoir confirme l’objection d’un poids lourd qui refuserait que l’actuel Premier ministre occupe le palais d’El-Mouradia.
Il reste à Ouyahia un atout : la faveur du Président lui-même. Bouteflika lui donnera-t-il sa bénédiction ?
K. B.
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