Imminente réouverture de l’ambassade d’Italie à Damas

Relations Italie Syrie
Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte (à gauche), et son ministre des Affaires étrangères, Moavero Milanesi. D. R.

De Rome, Mourad Rouighi – La presse italienne considère désormais comme fait acquis la décision du gouvernement de Giuseppe Conte de rouvrir l’ambassade d’Italie à Damas. C’est le cas notamment des quotidiens Il Fatto Quotidiano et La Repubblica qui font état de derniers détails avant la prise de décision qui ne saurait tarder.

C’est que les rumeurs devenues de plus en plus insistantes ont obligé, la semaine dernière, le chef de la diplomatie, Enzo Moavero Milanesi, à préciser la position de son pays qui, en substance, reprend le discours de tout faire en accord avec les partenaires de l’Union européenne et qu’une réflexion est en cours pour une prochaine réouverture de la chancellerie à Damas, mais que tout dépend de l’évolution sécuritaire dans ce pays.

Or, des sources au palais de la Farnesina, siège du ministère des Affaires étrangères italien, sont d’avis que ce dossier éminemment politique est entre les mains du Premier ministre et que le nouveau cours souverainiste représenté par le mouvement des 5 Etoiles et la Ligue du Nord, est, s’agissant de la question syrienne, sur la même longueur d’ondes que Moscou.

A cet effet, le sénateur du mouvement des 5 Etoiles, Gianluca Ferrara, et membre de la commission des Affaires étrangères de la haute chambre, a souligné que la réouverture de l’ambassade d’Italie à Damas «devrait, en partie, compenser l’absence de Rome durant la crise et contribuer au dialogue entre les Syriens et éviter l’embrasement de toute la région». «Certes, le dernier mot est du ressort du gouvernement, mais j’estime pour ma part que les conditions sécuritaires, du moins dans la capitale, sont réunies et suffisantes pour une telle décision», a-t-il ajouté.

De même, le sénateur Gianluca Ferrara, au nom du parti qui a désigné Giuseppe Conte en tant que président du Conseil, a appelé à «mettre fin à l’isolement de la Syrie en insistant sur le besoin d’agir au niveau européen, pour que les sanctions iniques la concernant soient levées et améliorer ainsi les conditions de vie de millions de personnes, et l’Italie devrait s’engager dans ce sens». Une approche que partage l’autre parti soutenant l’actuel gouvernement, la Ligue du Nord, qui, faut-il le rappeler, s’est toujours opposé aux conflits ayant émaillé le «printemps arabe».

Enfin, sur cette question de réouverture des ambassades à Damas, le président syrien, Bachar Al-Assad, en décidant de reconstruire l’église arménienne de Deir Ezzor, a accompagné ce geste par un hommage au soutien convaincu de l’Arménie à son pays durant ces années de terreur et «qui est restée aux côtés du peuple syrien sans interruption des relations diplomatiques».

M. R.

Commentaires

    Anonyme
    16 janvier 2019 - 11 h 45 min

    Il faut croire que les gouvernements d’extrême droite en Europe sont bien plus raisonnables que les gouvernements « dits démocrates », finalement ce n’est pas une mauvaise chose que ceux qu’on appelle les fascistes prennent le pouvoir en Europe. Cela me rappelle ce que le défunt président Boumédiène (que les anges veillent sur son âme) a dit un jour dans un de ses discours sur le Sahara occidental à propos du général Franco : « ils disent qu’il est fasciste, fasciste pas fasciste hadik hajthoum binathoum el mouhim rajal andou kalma ». Finalement notre ex président n’avait pas tort: fasciste ou pas fasciste l’important c’est qu’ils se comportent bien et qu’ils respectent leurs peuples et les autres peuples ce qu’ils ont l’air de faire.

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