Unanimité
Par Sadek Sahraoui – Mustapha Guitouni et Abdelmoumene Ould-Kaddour, les deux plus importants responsables du secteur algérien de l’énergie, et cela se vérifie tous les jours, ont une formidable aversion pour les énergies renouvelables. Depuis leur installation, le nombre de fois où ils ont parlé d’énergies propres se comptent un peu plus que sur les doigts d’une seule main. Mais peut-être ne s’agit-il pas que d’un simple désintérêt ou d’une simple répugnance !
Cet «aveu par omission» confirme que les plus hautes autorités du pays ne sont fondamentalement pas pressées de changer de modèle énergétique ou que, peut-être, elles ne croient même pas que le vent et le soleil (nous en avons à en revendre) puissent constituer un jour une alternative sérieuse aux hydrocarbures.
Pour se défendre de tels procès d’intention, les concernés peuvent bien dire que l’Etat a planté et accroché un peu partout dans le pays des panneaux photovoltaïques et des éoliennes. C’est vrai, il y en a. Mais il se révèle de plus en plus aussi que ces bidules technologiques sont plus utilisés comme alibis pour accréditer effectivement l’idée que les autorités pensent «vert» qu’autre chose.
Au sein de l’Etat, il apparaît que le débat n’oppose pas encore les défenseurs des énergies vertes aux partisans de l’exploitation des énergies fossiles. Non, ce n’est malheureusement pas le cas. Au sommet de la pyramide, il y a unanimité autour de la poursuite du pompage du pétrole et du gaz. Mustapha Guitouni, le ministre de l’Energie, et Abdelmoumene Ould-Kaddour, le patron de Sonatrach, ne semblent diverger que sur un élément : l’Etat de nos réserves.
Alors que le premier prône la prudence en raison du fait, a-t-il avancé un moment avant de se raviser, que certains des champs gaziers et pétroliers sont finissants, le second pense qu’au contraire nous sommes encore loin d’avoir épuisé tout notre potentiel. Et quand bien même il serait épuisé, Ould-Kaddour rappelle que les hydrocarbures de schiste seront là pour nous sauver la mise. Très rassurant tout cela. Mais après, nous laisserons quoi aux générations futures ?
S. S.
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