Le droit en tout lieu
Par Mrizek Sahraoui – Oui, il faut, ni plus ni moins, une application stricte du droit international en tout temps, en tout lieu et sans préavis à travers la planète. Seulement voilà, depuis un moment, et c’est là le grand scandale, le droit international s’applique et s’exerce à travers une justice à deux vitesses, selon que l’on soit d’un bord ou de l’autre, autrement dit, du côté des plus forts ou des faibles.
Plusieurs pays autoproclamés communauté internationale exigent de Nicolas Maduro, le président vénézuélien, élu démocratiquement, d’annoncer la tenue de l’élection présidentielle d’ici «huit jours» ; faute de quoi, ils sont prêts à reconnaître l’opposant Juan Guaido «comme président en charge du Venezuela», un ultimatum et une menace illégaux au regard de la Charte des Nations unies qui définit les responsabilités juridiques des Etats dans leurs relations les uns avec les autres. La situation au Venezuela relève des affaires internes et n’est en aucun cas de nature à constituer une menace à la paix et à la sécurité internationales. Seules les positions de la Russie et de la Chine ne souffrent aucune ambiguïté, affirmant leur soutien au Président en exercice.
En revanche, les questions palestinienne et sahraouie, la situation en Syrie, qui vient d’essuyer de nouveaux bombardements par l’aviation israélienne, le chaos en Libye dont la responsabilité de certains y est clairement engagée, l’équation de la guerre au Yémen où l’emploi des armes vendues par la France à l’Arabie Saoudite pose de nombreuses interrogations, un large éventail de dossiers de portée internationale relevant du droit international et devant avoir donné lieu depuis longtemps à une traduction devant les juridictions compétentes internationales, n’émeuvent personne. Pourtant, des crimes contre l’humanité, de guerre et d’agression y ont bel et bien été commis.
M. S.
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