Tentative de sabotage ratée : le projet de gazoduc Nigeria-Maroc mort et enterré
Par Karim B. – Obnubilé par son voisin de l’Est, le Makhzen calque tous ses projets sur ceux lancés par l’Algérie. C’est dans cette logique insensée qu’entrait le plan relatif au gazoduc qui devait relier le Nigeria au Maroc dans une vaine tentative de saboter le projet, plus viable, qui doit passer par l’Algérie.
Les experts marocains sont désormais convaincus que l’aventure dans laquelle a voulu s’engager le régime monarchique de Rabat par pur entêtement ne peut qu’être abandonnée. A Rabat, on estime, en effet, que «le moment [est venu] de s’interroger sur la viabilité du projet».
Dans cette remise en cause, les sceptiques se réfèrent à un récent rapport de l’agence de notation financière internationale Fitch. Selon cet organisme américain, il est «difficile d’opérer une incursion sur le marché européen où sont bien installées la Russie, la Norvège et l’Algérie».
«Si la demande croissante de gaz en Europe peut s’avérer particulièrement intéressante pour le gazoduc Nigeria-Maroc, ce marché reste très concurrentiel. En effet, il serait techniquement difficile pour le gazoduc d’opérer une incursion sur ce terrain où sont bien installées la Russie, la Norvège et l’Algérie, sans parler des ambitions égyptiennes. Ces exportateurs ont des contrats de livraison à long terme avec les pays européens, qui s’étalent sur une dizaine, voire une vingtaine d’années», explique-t-on.
Le projet envisagé par le régime de Rabat remonte à décembre 2016, date à laquelle le roi du Maroc et le Président nigérian ont signé deux protocoles d’accord dont l’objectif était la construction d’un gazoduc de plus de 5 000 km pour relier les ressources gazières du Nigeria à celles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Maroc. Or, dès que l’étude de faisabilité a été rendue publique en 2017, plusieurs ONG ont exprimé leur opposition à ce gazoduc dont la partie offshore «pourrait avoir des effets perturbateurs sur la faune marine à cause des risques de fuite et de corrosion auxquels font généralement face les pipelines sous-marins». Ces ONG craignent que le gazoduc «détruise les moyens de subsistance de millions de personnes, en raison des activités de pêche dans les eaux régionales».
Mohammed VI pourra se consoler en construisant sa tour dont il voudrait qu’elle soit la plus haute d’Afrique. Encore un projet extravagant qui affamera encore plus un peuple marocain épuisé par le règne d’une monarchie prédatrice.
K. B.
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