Contestation du cinquième mandat : Sellal contredit Bedoui
Par R. Mahmoudi – Lors de sa première intervention après sa désignation comme directeur de campagne du président de la République, Abdelmalek Sellal s’est montré déterminé et offensif. Il a d’abord tenu à répondre à ceux qui, comme Ali Benflis, se sont interrogés sur les auteurs de la lettre de candidature du chef de l’Etat, en affirmant que le Président «a veillé toute la nuit» pour rédiger cette lettre.
Sur un ton assuré qui tranche clairement avec les discours alarmistes du ministre de l’Intérieur et du chef d’état-major de l’ANP, Sellal a minimisé l’ampleur des contestations populaires à la candidature du président Bouteflika pour un cinquième mandat, tout en reconnaissant aux citoyens le droit de s’y opposer. «Ceci ne pose aucun problème, parce que le pays fonctionne dans la transparence totale», renchérit-il. Même s’il se dit persuadé que les opposants au cinquième mandat, allusion notamment au mouvement Mouwatana qui s’apprête à organiser une journée de protestation, «n’ont aucune influence sur l’opinion publique».
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, avait sévèrement mis en garde contre «toute tentative de sabordage de la présidentielle» et menacé d’agir contre les «ennemis de l’Algérie» qui, selon lui, «parient sur le fiasco du rendez-vous électoral», en considérant que le scrutin du 18 avril prochain «focalise les regards au plan international». Cette mise en garde recoupait avec un avertissement tout aussi véhément, lancé la veille par le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah, en prenant à partie les opposants au cinquième mandat, qu’il a accusé d’avoir des desseins «hostiles» et des discours «pleins de haine», de ne pas mesurer «le poids de la stabilité et de la sécurité de l’Algérie» et de ne pas considérer «le devenir du peuple algérien combattant, qui a su déjouer toutes les manœuvres et manigances et faire face à l’hostilité de certains ennemis de l’intérieur et de l’extérieur».
R. M.
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