La désignation de Lamamra par Bouteflika sème la panique au Maroc
Par Karim B. – «Marocophobe impénitent», «le plus marocophobe des apparatchiks algériens», «triste symbole d’une hostilité anti-marocaine gratuite», c’est ainsi que les médias du Makhzen décrivent Ramtane Lamamra, qui vient d’être rappelé par le président Bouteflika au poste de conseiller diplomatique avec rang de ministre d’Etat.
«Vu d’ici (du Maroc, ndlr), le retour de Lamamra aux affaires confirme la ligne hostile d’Alger envers le Maroc», écrit la presse marocaine, qui n’a pas encore digéré le rôle important joué par l’ancien ministre des Affaires étrangères lorsqu’il présidait aux destinées de la Commission de la paix et à la sécurité de l’Union africaine entre 2008 et 2013. «Il a instrumentalisé l’absence trentenaire du Maroc de l’organisation panafricaine pour en faire le fer de lance des violentes attaques algériennes contre le Maroc», affirme-t-on à Rabat où la désignation de Ramtane Lamamra par le président Bouteflika semble empêcher les tenants du régime monarchique de dormir depuis hier.
«Son retour aujourd’hui en tant que conseiller diplomatique du président Bouteflika constitue un nouveau signe de la radicalisation d’Alger à l’égard du Maroc, dont les relations avec Alger se sont particulièrement tendues sous sa mandature», cauchemardent nos voisins de l’Ouest.
Nos confrères marocains omettent, cependant, de préciser que Ramtane Lamamra, sous la casquette de ministre des Affaires étrangères ou celle de conseiller du président Bouteflika, fait entendre la voix de l’Algérie et non pas la sienne, si bien que cet acharnement du Makhzen ne concerne pas uniquement l’ancien chef de la diplomatie mais également Abdelkader Messahel. Ce dernier, il ne faut pas l’oublier, avait été violemment attaqué par les médias inféodés au Makhzen pour avoir rappelé, à juste titre, que le Maroc était le premier pays exportateur de drogue au monde.
Cette nouvelle levée de boucliers coïncide avec le lâchage de Mohammed VI par les monarchies du Golfe auprès desquelles le roi du Maroc n’est plus en odeur de sainteté. D’où cette panique avec l’arrivée de Ramtane Lamamra au moment même où la diplomatie marocaine prend l’eau de toutes parts.
K. B.
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