Les services et les médias marocains poussent à un soulèvement en Algérie
Par Karim B. – Les agitateurs qui enflamment les réseaux sociaux depuis l’annonce faite par Bouteflika de briguer un cinquième mandat ont trouvé un relais foncièrement hostile à l’Algérie. La presse marocaine qui, s’appuyant sur les vidéos diffusées sur YouTube et Facebook montrant des rassemblements sporadiques et des appels à une manifestation pour ce 22 février après la prière du vendredi, cache à peine son désir ardent de voir l’Algérie basculer dans l’anarchie et la violence.
Les médias du Makhzen vont jusqu’à évoquer un «Hirak algérien», allusion aux manifestations qui secouent la région frondeuse du Rif, où de nombreux militants opposés au régime monarchique de Rabat ont été emprisonnés dont le leader du mouvement, Nasser Zefzafi.
Il n’est pas exclu que les services marocains soient impliqués dans la campagne de subversion qui vise à pousser les Algériens à sortir dans le rue. Des montages vidéo montrant des hommes armés tirant des rafales en l’air sur fond de chants de stades algériens circulent sur internet depuis plusieurs jours pour faire accroire à l’imminence d’une action armée en Algérie. Ce genre de manipulations ne peut être que l’œuvre d’agences spécialisées dans la propagande. Or, l’implication des services secrets marocains dans de nombreux événements que l’Algérie a vécus, de la Kabylie au M’zab, en passant par le Grand Sud, est plus qu’avérée.
Le financement par la DGED – dirigée par l’inénarrable Yassine Mansouri – de la chaîne lancée par un des fils de l’ancien dirigeant du FIS dissous en est une preuve irréfutable. La collusion de cette même agence de renseignement dans les tentatives de division menées par un mouvement autonomiste en Kabylie en est une autre. Un soutien qui a cessé, néanmoins, après l’éclatement des émeutes dans le Rif, le régime monarchique de Rabat craignant une coalition entre le mouvement Hirak et le MAK de Ferhat Mehenni.
Les médias marocains semblent s’intéresser plus particulièrement aux vidéos montrant de prétendus soldats de l’ANP adhérant aux appels à la «rébellion» contre le cinquième mandat. «Le Hirak algérien contre un cinquième mandat (…) s’est répandu jusqu’aux casernes de l’armée. Les généraux ont déclenché l’état d’alerte après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une pétition signée par de jeunes officiers (…). Les pétitionnaires menacent de soutenir les protestations des citoyens», lit-on dans cette presse qui démasque intentionnellement les véritables auteurs de ces messages : le Makhzen à l’affût du moindre soubresaut à l’Est qui pourrait affaiblir le voisin et, ainsi, lui permettre de réaliser ses visées hégémoniques dans la région avec son nouvel allié, Israël.
K. B.
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