Gare à celui qui allumera la mèche !
Par Abdelaziz Ghedia – «Un homme ne se mêlant pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile.» Cette sentence est de Thucydide, un historien grec né en -460. Mais elle semble faire actuellement des émules en Algérie sans que ceux-ci ne s’en rendent compte.
En effet, en ces temps d’incertitude et de lendemains qui déchantent, nos compatriotes s’impliquent de façon massive dans le domaine politique. Celui-ci n’est plus l’apanage des seuls partis politiques. Nos concitoyens se sentent tous concernés par les problèmes de la cité ; en fait, de la République. Car, en ce moment, la République est en train de vaciller comme elle ne l’a jamais été auparavant. Alors, dans ce cas, comment ne pas se mêler de politique, comment garder son sang-froid et rester passif devant ce qui se trame contre l’Algérie (en tant que nation) par ceux-là mêmes qui sont depuis longtemps au pouvoir et qui veulent s’y maintenir encore qu’elles qu’en soient les conséquences ?
Qu’on l’admette ou pas, c’est dans ces conditions-là que se présente le 5e mandat. Ce n’est pas seulement un mandat de trop mais, c’est aussi, c’est surtout un mandat de tous les dangers et tous les périls. Les Algériens et les Algériennes en sont maintenant conscients et matures politiquement. Et cette prise de conscience fait qu’ils ne peuvent plus rester à l’écart des événements. Ils ne peuvent plus et ne veulent plus rester de simples observateurs passifs. Ils semblent, enfin, décidés à prendre leur destin en main. C’est une bonne chose. Il faudra seulement qu’ils gardent leur sang-froid et ne tombent dans le piège qui leur sera peut-être tendu.
Le piège qui consisterait à sortir du cadre pacifique de ces manifestations de rue, à répondre aux provocations des soi-disant militants du FLN qui a, à son tour, appelé à une contremarche le même jour.
Gare à celui qui allumera la mèche ! Aujourd’hui, les jeunes Algériennes et Algériens attendent plutôt, de la vieille génération, celle qui a fait le 1er Novembre, qu’elle leur remette le flambeau pour continuer à éclairer toute l’Algérie. Or, celle-ci a manqué à sa parole. Le «tab djena’na» prononcé un certain jour de mai de l’année 2012, ne semble avoir provoqué aucun effet sur elle. Aucun déclic. Ce n’était donc que des paroles en l’air.
Nous sommes fatigués d’écrire et de dire non au 5e mandat. Que Dieu protège l’Algérie !
A. G.
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