Vers une nouvelle confrontation entre l’ex-FIS et le FLN comme en 1990 ?
Par Kamel M. – S’achemine-t-on vers un retour à l’affrontement entre le FIS et le FLN avec une suprématie du premier, qui est pourtant dissous, sur le second, qui ne peut vivre sans être porté par le pouvoir ? «Ceux qui ont décidé de choisir le vendredi et pas un autre jour rappellent une étape douloureuse qu’il ne faut pas risquer de faire revenir sous peine de perturber le climat de semblant de paix», met en garde un analyste politique très au fait des événements qui ont secoué le pays dans les années 1990.
«C’est la première fois que vont se rencontrer sur le terrain des démons que la pression de groupes va porter à l’échauffement et peut présager du pire», craint notre source qui explique que «l’importance de l’enjeu traduit la gravité du moment».
L’Algérie retient son souffle à quelques heures des marches auxquelles ont appelé des activistes sur les réseaux sociaux. De nombreuses rumeurs ont accompagné cette agitation sur Internet, au point que les grands centres commerciaux ont décidé de baisser rideau dans l’après-midi de ce vendredi pour parer à toute éventualité. «Il n’y a rien d’officiel pour le moment mais il est fort probable que nous ne travaillions pas après la prière du vendredi», a affirmé un responsable de rayon dans un hypermarché très fréquenté à l’est d’Alger.
Hier, une folle rumeur a circulé sur une supposée décision de l’Etat de couper Internet. Une rumeur rapidement démentie par une source officielle.
L’appel du FLN à la mobilisation de ses «troupes» pour contrer les marches, dont tout porte à croire qu’elles seront dirigées par les résidus du FIS dissous, ne rassure pas les citoyens qui, tout en vaquant à leurs occupations normalement et sans qu’aucun signe de panique soit perceptible chez eux, semblent néanmoins préoccupés par le cours que vont prendre les événements depuis l’annonce de la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, malgré sa lourde maladie et ses apparitions publiques de plus en plus rares.
K. M.
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