Les députés FFS protestent à l’APN contre le mépris à l’égard du peuple
Par Hani Abdi − Les députés du Front des forces socialistes (FFS) ont protesté au sein de l’Assemblée populaire nationale (APN) contre la déclaration de politique générale du gouvernement qui «constitue une fois de plus une scène méprisante à l’égard du peuple et de ses représentants élus». «Le pouvoir doit cesser d’agresser et d’instrumentaliser une tribune censée être l’instance législative, en la transformant en une tribune électorale en faveur du maintien du régime», dénonce le groupe parlementaire du FFS. Les députés du plus vieux parti de l’opposition «rejettent dans le fond et dans la forme le contenu de la déclaration de politique générale du gouvernement pour diverses raisons».
«Cette déclaration de politique générale plaide pour la continuité du régime actuel, alors que seul un changement radical du système de gouvernance, avec l’élection d’une assemblée nationale constituante et l’instauration de la 2e République, peut sauver notre pays de la crise multidimensionnelle qui risque de devenir incontrôlable», poursuivent les parlementaires du FFS, qui dénoncent une déclaration qui «aligne des chiffres de réalisation gonflés par les surcoûts liés à des retards et à la corruption, dont l’addition est estimée inférieure dans sa partie devises aux mille milliards de dollars de recettes pétrolières». Une déclaration de politique générale qui, selon le FFS, «fait abstraction de la faillite du régime, qui en dépit des ressources dont il a disposé ces vingt dernières années, laisse un pays non développé, puisque continuant à dépendre des seuls hydrocarbures, ne parvenant pas à diversifier son économie et à assurer l’autosuffisance alimentaire à sa population et à garantir l’emploi et l’accès de tous aux services sociaux de base».
Le FFS qualifie dans ce sillage l’élection présidentielle du 18 avril prochain de mascarade qui intervient «dans un contexte de verrouillage complet des conditions minimales de l’exercice libre de la pratique politique, de l’absence des contres pouvoirs et de la corruption généralisée». «Cette élection constitue non seulement un mépris à l’égard du peuple algérien, mais aussi une insulte à la mémoire de nos valeureux martyrs qui ont donné leur vie pour la libération de notre cher pays», estiment les députés du FFS. Pour eux, « le système en place finissant veut se succéder à lui-même, comme de coutume à travers cette élection, mais plus grave encore cette fois-ci, il n’est même pas en mesure de remplacer son chef d’orchestre».
Pour le FFS, qui soutient la dissidence citoyenne pacifique exprimée par les marches et manifestations à travers le territoire national, met en garde le pouvoir contre tout dérapage. Les parlementaires du FFS appellent les Algériens à «un boycott actif, massif et pacifique du prochain scrutin électoral».
H. A.
Comment (14)