Situation au Maroc : pourquoi il faut s’attendre au pire
Par Sadek Sahraoui – Le déficit commercial marocain s’est accentué en 2018 malgré une hausse des exportations du pays. C’est ce qu’indique une note de conjoncture du ministère marocain des Finances. D’après le document, repris par plusieurs médias africains, les exportations marocaines ont crû de 10,4% pour atteindre 28,7 milliards de dollars à la fin 2018. Cette performance a été tirée par les exportations de phosphate (volé au peuple sahraoui) qui ont crû de 17% mais également par les ventes des secteurs de l’automobile qui ont crû de 10,7% pour atteindre 6,8 milliards de dollars.
Par contre, les importations de biens ont crû de 9,6% pour atteindre 50,3 milliards de dollars. Et sont incompressibles. Cette évolution provient principalement de l’accroissement des importations de produits énergétiques, de biens d’équipement et de produits finis de consommation. Ces trois groupes de produits ont représenté 64,6% du total des importations contre 63,7% en 2017.
Ainsi, pour l’année 2018, le déficit commercial s’est établi à 21,6 milliards de dollars, soit une hausse de 8,6% par rapport à 2017. Notons que l’Etat a également enregistré une hausse de son déficit budgétaire qui a atteint 3,7% du PIB, contre 3,5%, un an auparavant. A tous ces chiffres aussi inquiétants les uns que les autres, il y a lieu de rappeler aussi que la dette extérieure du Maroc avoisine aujourd’hui les 40 milliards de dollars. Sa dette publique est à peu près équivalente. Le problème, c’est que le voisin de l’Ouest n’a aucun bas de laine duquel il peut puiser pour réduire la pression. Il est durablement pris au piège de l’endettement.
Ces données donnent du crédit aux analyses de nombreux observateurs qui prédisent le pire au Maroc, au double plan social et économique. Vue la paupérisation de larges couches de sa population, autant dire que le Maroc est assis sur une bombe sociale qui peut exploser à n’importe quel moment. La rue marocaine a d’ailleurs commencé à bouger…
S. S.
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