Le chef d’état-major de l’ANP évite l’escalade verbale et prône l’apaisement
Par R. Mahmoudi – A quelques heures du début des marches populaires prévues ce vendredi à travers le pays contre le cinquième mandat, le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd-Salah a évité, dans un nouveau discours prononcé à Tamanrasset, toute escalade verbale, après avoir usé d’un ton très ferme à l’encontre de toute tentative de contestation.
Dans son allocution, rapportée dans un communiqué du ministère de la Défense nationale, et axée sur le rôle de l’ANP dans la lutte contre la menace terroriste, le chef d’état-major a appelé à la consolidation du «lien armée-nation», en exhortant les cadres de la Région à continuer à réaliser davantage de résultats sur le terrain pour que ces bilans soient «le cadeau gratifiant qu’ils ne cesseront d’offrir à l’Algérie, sa terre et son peuple».
Le terme «peuple» revient au moins quatre fois dans le même discours, en insistant sur «la confiance entre le peuple et son armée» qui, selon ses termes, fondent ce lien entre l’armée et la nation mais sans évoquer à aucun moment les événements qui secouent le pays, d’après le même communiqué.
En évitant cette fois-ci le durcissement, il est clair que le chef d’état-major de l’ANP cherche l’apaisement pour être plus conforme avec l’approche globale des autorités politiques, et notamment du gouvernement qui, tout en défendant le principe des élections et le maintien de la candidature du chef de l’Etat, adoptent un langage plus conciliant, y compris face aux députés, comme on l’a vu, mercredi, avec le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Une tendance à l’apaisement qui est reflétée, sur le terrain, par l’attitude des forces de sécurité face aux manifestants.
A rappeler que dans un premier discours retransmis à la télévision, le général Gaïd-Salah avait très durement stigmatisé les manifestants, avant que ses propos soient «expurgés», dans un communiqué du MDN, de tous les passages jugés trop durs.
R. M.
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