Quand le sujet Jack Lang se fait tirer les oreilles par le roi Mohammed VI
Par Kamel M. – Le directeur de l’Institut du monde arabe (IMA) a annulé le concert d’une chanteuse sahraouie qui devait se produire à Paris. Selon Radio France International (RFI) qui révèle l’information, Jack Lang a agi sur instruction de Rabat.
Se référant à une «source bien informée», RFI indique que l’Institut du monde arabe à Paris «a déprogrammé le concert de la chanteuse sahraouie Aziza Brahim après que le Maroc a fait pression pour empêcher l’artiste de se produire». «Tout est parti d’un article paru le 29 janvier dernier sur un site marocain réputé proche du palais», explique le média français. Suite à quoi, l’ambassade du Maroc à Paris a appelé l’Institut pour «demander des explications», précise RFI qui révèle que Jack Lang a tenté de se justifier avant de jeter l’éponge après que le Maroc a menacé de faire pression sur les mécènes marocains qui financent régulièrement les projets de l’IMA pour arrêter d’arroser Jack Lang.
En voulant se défendre, le directeur de l’IMA a tenté de convaincre ses maîtres que la chanteuse «n’est pas une activiste sahraouie», trahissant ainsi son allégeance totale au régime monarchique de Rabat dont il défend les thèses colonialistes. RFI rappelle, d’ailleurs, qu’une exposition de photographies d’archives sur le conflit du Sahara Occidental avait été retirée du centre Pompidou sous pression des autorités marocaines.
Algeriepatriotique s’interrogeait en 2016 déjà sur l’apport de l’Algérie au financement de cette institution dont les activités sont quasi entièrement dédiées au Maroc depuis que Jack Lang a été nommé à sa tête. L’Institut est lui-même financé par les Etats arabes dont l’Algérie qui se retrouve donc, de ce fait, dans la position de bailleur de fonds de la propagande sur la «marocanité» du Sahara Occidental, ce qui est contraire aux efforts de notre pays visant à la décolonisation de ce territoire.
Pour rappel, en juillet dernier, une source informée indiquait à Algeriepatriotique que l’Institut du monde arabe avait refusé de programmer dans ses différentes manifestations un film sur le héros de la Guerre de libération nationale Mostefa Ben Boulaïd.
«A quoi cela sert-il de donner une autorisation écrite pour qu’un film soit diffusé et donner des consignes verbales pour le boycotter ?» s’était interrogée notre source qui qualifiait ce double-jeu de «summum de la lâcheté», en ciblant le directeur de l’IMA, Jack Lang, proche du Makhzen.
K. M.
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