Marge réduite
Par R. Mahmoudi – C’est aujourd’hui jeudi que le nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, fera son entrée, en animant une conférence de presse, comme l’a annoncé son «adjoint», Ramtane Lamamra, lors de son intervention, hier, à la Radio nationale, lequel campe, à la même occasion, le rôle de porte-parole du nouveau gouvernement.
Les observateurs sont curieux de savoir ce que peut bien annoncer Bedoui après tout ce qui a été dit par Lamamra et aussi par Lakhdar Brahimi dans leurs longues interventions largement diffusées et commentées par les médias. Evoquant, en détails, toutes les questions inhérentes aux promesses contenues dans le message du chef de l’Etat, dont celle d’un gouvernement de compétences et de la conférence nationale dite «inclusive», tout en s’engageant sur les garanties à donner aux acteurs de l’opposition et de la société civile qui seraient intéressés d’y prendre part, les deux diplomates semblent avoir fait le tour de toutes les questions que se posait l’opinion au sujet de la transition engagée par le président de la République, en en traçant les grandes lignes. Lamamra s’est même prononcé sur les rumeurs qui courraient avec instance depuis deux jours sur une imminente dissolution des deux chambres du Parlement, en affirmant que toutes les institutions continueront leur fonctionnement normal jusqu’à l’élection d’un nouveau Président.
Il restera peut-être à Noureddine Bedoui de donner des explications plus techniques sur le rôle de l’actuelle équipe gouvernementale et l’état d’avancement des contacts qu’il a entamés pour former un nouveau cabinet. Sa marge de manœuvre semble, en effet, tellement réduite qu’on se demande si sa mission ne se limite pas à diriger un gouvernement chargé d’expédier les affaires courantes, dans l’attente de la mise sur pied d’un Exécutif politique capable de concrétiser les engagements colossaux pris par le chef de l’Etat et d’accompagner un processus de réforme aussi laborieux qu’incertain.
R. M.
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