Article «sans eux»
Par Bachir Medjahed – Insensé. Affirmer que l’armée vient de découvrir les vertus de l’article 102 serait décrédibiliser sa capacité à analyser, à évaluer, à anticiper une menace très et même trop sérieuse sur la cohérence et la cohésion entre les institutions de l’Etat et le peuple. Une menace ? Plutôt un danger réel.
On veut nous faire croire, à travers le réveil sur les vertus de l’article 102, que l’armée met cinq années à réagir, allongeant d’autant sa montée en puissance. Pourtant, l’armée a beaucoup investi dans la recherche stratégique et dans la vigilance que permettent les positions permanentes de veille stratégique.
Il convient que Gaïd-Salah rectifie le tir qui a déjà commencé à faire mal aux intellectuels de l’armée. Quand on est chef d’état-major, on valorise les bien-pensants de l’institution qui ne chôment pas. Ces derniers méritent une réhabilitation. Ils sont très nombreux.
L’article «sans eux» ne règle plus rien car il est vieux de cinq ans. Durant ces cinq années, à combien s’élèvent les fruits de la corruption ? Combien de procès en justice ont été orientés sur intervention ? Ceux qui pouvaient faire appliquer cet article et ne l’ont pas fait en sont les premiers responsables et donc les premiers coupables. Coupables d’avoir vu et de n’avoir rien fait. Qui sont ces coupables ? Ceux qui y ont un intérêt, à savoir ceux qu’on appelle les oligarques, qui n’étaient rien il y a vingt ans et sont milliardaires aujourd’hui.
L’article que le peuple appelle dans son infinie intelligence article «sans eux» ne doit pas devenir article «avec eux» et surtout pas article «sang 2».
B. M.
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