Les propositions de l’AACC contre les personnes politiquement exposées
Par Hani Abdi − Pour lutter efficacement contre le blanchiment d’argent, l’Association algérienne de lutte contre la corruption (AACC), dirigée par Djilali Hadjadj, fait 10 propositions.
Il s’agit, selon cette association, de prendre «des mesures conservatoires» vis-à-vis des personnes politiquement exposées (PPE) qui «pourraient être prises en charge par un gouvernement de transition issu du «mouvement populaire» en cours. L’association, qui démarre du cas de l’arrestation d’Ali Haddad au poste frontalier Oum-Tboul, appelle à élever le niveau de vigilance pour qu’il soit adapté au risque de lutte contre le blanchiment d’argent et la fuite des capitaux. Elle préconise à l’encontre des PPE «une interdiction provisoire de sortie du territoire national, interdiction signifiée par la justice sur la base d’une liste des fonctions énumérées plus haut, liste élaborée par la Cour suprême ou sous son autorité». A cela s’ajoutera blocage provisoire de toutes opérations financières non justifiées : c’est là où la Banque d’Algérie devrait intervenir à la fois en renforçant les contrôles existants et en diffusant une circulaire ferme et intransigeante à tous les opérateurs financiers.
Le ministère des Finances pourrait de toute urgence, accompagné par la Banque d’Algérie, solliciter ses homologues étrangers, notamment les pays principaux fournisseurs et clients de l’Algérie, à l’effet de bloquer les avoirs qui pourraient être détenus à l’étranger par les PPE algériennes.
Aussi, l’AACC affirme que la Cellule de traitement du renseignement financier auprès du ministère des finances (CTRF) pourrait informer ses homologues étrangères et le GAFI des risques actuels élevés de fuite des capitaux à partir de l’Algérie, et demander leur coopération à l’effet de doubler de vigilance afin d’identifier la traçabilité de ces capitaux. Une mention particulière en direction du gouvernement suisse : obtenir sa coopération à l’effet d’obtenir un blocage des avoirs des PPE algériennes, en attendant de statuer juridiquement sur l’origine et la légalité de ces avoirs», estime cette association pour laquelle il est impératif de «faire fonctionner la procédure du « plaider coupable » pour toutes les PPE algériennes qui reconnaîtraient des malversations», et ce, dans le respect des lois en vigueur, dont la loi du 20 février 2006 de prévention et de lutte contre la corruption et la Convention des Nations unies contre la corruption de 2003 ratifiée par l’Algérie.
L’AACC fait part dans le même sillage de sa totale disponibilité à participer d’une manière ou d’une autre à tout ce processus de protection des avoirs du peuple algérien.
H. A.
Comment (4)