Où étiez-vous ?
Par M. Aït-Amara – Faut-il se réjouir de ce que la justice et la gendarmerie ont ouvert des enquêtes sur les affairistes véreux qui ont profité du système Bouteflika pour prospérer grâce aux marchés publics, donc à l’argent du contribuable ? La réponse est évidemment oui. Mais cette réponse sera incomplète si on ne s’interroge pas où étaient cette justice et cette gendarmerie lorsqu’Algeriepatriotique révélait, dès 2012, le détournement à grande échelle de l’argent du pétrole par l’ancien ministre de l’Energie, proche ami du Président, qui s’apprête enfin à quitter le pouvoir.
Où étaient cette justice et cette gendarmerie lorsqu’Algeriepatriotique dénonçait le détournement des deniers publics à travers la publicité institutionnelle distribuée par la machine à sous appelée Agence nationale d’édition et de publicité (Anep) ? Une agence publique dont un ancien colonel du DRS avait fait une propriété privée, distribuant une partie de la manne publicitaire à une clientèle soumise au cercle présidentiel et l’autre partie à ses propres journaux qu’il créait dans l’ouest du pays. L’Anep continue à ce jour de servir de vache à lait au profit de certains dignitaires du système agonisant et de quelques canards boiteux que personne ne lit ni ne connaît.
Où étaient cette justice et cette gendarmerie lorsqu’Algeriepatriotique mettait à nu les pratiques illégales d’une certaine ARPT, l’Autorité de (dé)régulation de la poste et des télécommunications, qui a servi à casser le secteur avec la complicité de la ministre qui, par enchantement, a été reconduite dans ses fonctions pour continuer à verrouiller l’internet les vendredis et faire reculer l’Algérie dans les classements mondiaux ?
Que d’affaires ont été dévoilées, que d’articles ont été écrits, que d’alertes ont été lancées sans avoir jamais d’écho. Le temps était à la discipline au service de «son excellence» qui fait ses cartons, laissant derrière lui un pays lardé par une mafia qui a poussé sur le terreau fertile de la concussion irriguée par l’argent sale des nouveaux parvenus.
M. A.-A.
Comment (24)