Présidents fusibles
Par Bachir Medjahed – Y a-t-il des raisons à faire de l’avenir une lecture pessimiste ? Y en a-t-il, au contraire, suffisamment pour blanchir davantage cette lecture ? Un ancien chef de gouvernement, également chef de parti, exprimait ses convictions en disant que sans le pétrole, l’Algérie serait le Biafra. Révoltante remarque qui est certainement juste. Venant d’une aussi haute personnalité, on ne peut qu’accorder du crédit à ce qui est ainsi dit.
Quel message à comprendre ? Cette haute personnalité ajouta que «l’échec est collectif». Cela veut dire que tous sont coupables. Tous ? Il sait très bien ce qu’il dit en usant du terme «tous», lui-même ayant été aux premières loges bien avant l’avènement de Bouteflika.
Echec collectif ? Cela ne peut que mener au constat que nul, pas même surtout le chef de gouvernement, ne pourra jouer le rôle de fusible. De toute façon, depuis la révolution d’Octobre 1988, les Présidents partent, les gouvernements restent. Ce sont les Présidents qui jouent le rôle de fusibles alors qu’il y en a qui considèrent qu’ils sont nés pour porter le fardeau historique de la destinée de l’Algérie.
L’avenir du pays est-il écrit par les puissances occidentales comme cela a été souvent dit ? Il est également soutenu que les responsabilités de défense et de politique extérieure de certains pays arabes sont transférées vers les Etats-Unis alors que celles de certains pays africains le seraient vers la France et d’autres pays anciens colonisateurs. Pourtant, les colonisations, c’était eux. L’esclavage, c’était eux. Le nazisme, c’était eux. La «solution finale», c’était également eux. Concernant l’avenir, il devra également reposer sur leurs épaules. Ils ont écrit le passé, ils écriront l’avenir.
Partout dans les pays en mal de légitimité, il apparaît que les régimes en place cherchent la leur dans les relations internationales.
B. M.
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