La classe politique rejette massivement Bensalah comme président intérimaire
Par Hani Abdi − Les partis politiques et les principaux animateurs de la société civile dénoncent vigoureusement ce qu’ils qualifient de «coup de force contre la volonté populaire».
Pour le parti d’Ali Benflis, la désignation de Abdelkader Bensalah comme président intérimaire est une application stricte de l’article 102 de la Constitution, alors qu’il fallait selon lui sortir de cet article pour se référer aux articles 7 et 8 de la Loi fondamentale. «L’application intégrale de l’article 102 contrevient manifestement à cette exigence et heurte frontalement une revendication légitime portée avec insistance par la révolution démocratique pacifique en cours dans notre pays», souligne Talaie El-Hourriyet, estimant que «notre pays est sur le point de basculer soit vers un prolongement artificiel de la durée de vie de l’ancien régime, soit vers l’ouverture du chantier de la refondation démocratique réclamée et attendue par le peuple algérien». La manière dont il vient d’être pourvu à la vacance de la Présidence «ne rapproche pas notre pays de la sortie de crise», conclut le parti de Benflis.
Même constat pour le RCD, selon lequel «le pouvoir vient ainsi de détourner la volonté populaire pour confisquer au peuple sa révolution». Député de ce parti, Athmane Mazouz affirme que «la transition ne peut être gérée dans un cadre constitutionnel décrié par le peuple et par les symboles d’un régime qui ont miné le destin du pays».
De son côté, le Parti des travailleurs (PT), qui a retiré ses députés de l’APN, considère cela comme une provocation contre le peuple. Pour ce parti, il s’agit d’une non solution comme d’ailleurs, l’option de la désignation d’un présidium pour aller vers une élection présidentielle. «La réunion du Parlement pour désigner un président de l’Etat ou la volonté d’aller vers une présidentielle, après installation d’un présidium, formulée par des parties dites d’opposition sont les deux facettes d’une même médaille qui veut contourner la révolution et une confiscation de la souveraineté populaire», estime Ramdane Taazibt, qui ne voit d’autre issue respectant les aspirations du peuple que d’aller vers une Assemblée constituante.
Le FFS a lui aussi dénoncé cette «mascarade» et appelle à la poursuite de la mobilisation jusqu’à l’aboutissement des revendications du peuple.
Le MSP aussi a dénoncé le coup de force opéré contre la volonté du peuple, qui réclame un changement radical du système et le départ immédiat de tous les symboles du régime Bouteflika.
H. A.
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