Benflis : «L’espoir suscité par la démission de Belaïz est un feu de paille»
Par Hani Abdi – Le président de Talaie El-Houriyet, Ali Benflis, estime qu’il n’ y a pas de signes rassurants sur l’ouverture d’une réelle transition démocratique. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, il affirme que l’espoir suscité par la démission du président du Conseil constitutionnel s’effiloche. «Malheureusement, cet espoir a été un feu de paille et l’optimisme a rapidement tourné court», souligne-t-il, considérant que «tout indique que la démission du président du Conseil constitutionnel et la nomination de son successeur n’ont pas été saisies comme une chance pour entamer la mise en œuvre des articles 7 et 8 en complément à l’article 102 de la Constitution».
«Les Algériennes et les Algériens n’ont pas une visibilité suffisante de la nécessaire démarche globale et cohérente qui les rassure et assure au pays une sortie prompte et ordonnée de cette crise. Sans une telle démarche globale et cohérente, chaque jour qui passe rend plus complexes les conditions de son règlement et diffère de manière périlleuse et indue son avènement», ajoute Ali Benflis pour lequel «la problématique du départ des figures emblématiques du régime politique est au cœur de l’impasse actuelle». Il reste formel qu’il ne peut y avoir d’issue à la crise actuelle «en dehors du départ de ces figures emblématiques dont le nom est associé aux pires échecs, dérives et turpitudes d’un régime politique dont le peuple algérien veut se débarrasser au plus tôt et qu’il veut effacer définitivement de la mémoire nationale collective».
«Dans ce régime, estime Benflis, il y a eu, certes, la corruption économique, mais il y a eu également la corruption politique dont les auteurs ou les complices ne peuvent garder entre leurs mains les clés de la transformation politique que le peuple exige. Mettre entre des mains aussi peu crédibles et aussi peu rassurantes le sort de l’élection du prochain président légitime du pays est pleinement intolérable et inacceptable pour l’ensemble du peuple algérien».
«Dans son discours prononcé hier à Ouargla, le chef d’état-major de l’ANP a assuré, par deux fois, que toutes les perspectives du règlement de la crise restaient ouvertes. Les conditions de la démission du président du Conseil constitutionnel et de la nomination de son successeur sont venues boucher une partie de cette perspective», a-t-il affirmé. «Il y a lieu d’espérer que ces perspectives restent assez larges pour inclure la démarche globale et cohérente qu’il y a lieu d’adopter en urgence pour mettre rapidement le pays à l’abri d’une crise dont les développements potentiellement périlleux n’ont pas été contenus jusqu’ici et qu’il convient de conjurer définitivement par la prise en charge diligente et effective des aspirations légitimes du peuple algérien», conclut Benflis.
H. A.
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