De Dassault à Haddad
Par Kamel M. – Le détournement de l’argent public par une oligarchie prédatrice n’est pas propre à l’Algérie. D’où l’absence de réactions officielles des puissances étrangères sur ce fléau qui gangrène les pays du Sud, dont le nôtre.
L’armée a enjoint à la justice de rouvrir les dossiers impliquant le «clan» dans ce qui s’apparentait à une mainmise éhontée sur l’argent public à travers un maillage mafieux qui a fait profiter un certain nombre d’affairistes véreux dont il apparaît clairement qu’ils passeront bientôt des salons luxueux d’Ibiza aux cellules lugubres d’El-Harrach.
Cette guerre déclarée à la prévarication et à la concussion sous le règne de Bouteflika sera-t-elle menée jusqu’au bout ? La question mérite d’être posée car la complexité de l’affaire fait qu’il sera difficile à la justice de démêler l’écheveau dans cet imbroglio politico-financier où les accusés peuvent se prévaloir de la légalité dans la conduite de leurs affaires juteuses. Ali Haddad a donné le ton à travers sa télévision dans un reportage spécial dédié à ses entreprises qui continuent de fonctionner bien qu’il soit en prison.
Si les capitales occidentales si promptes à dénoncer les atteintes aux droits de l’Homme et à agiter la menace de l’ingérence sont peu regardantes sur la question de la corruption – même si elles font semblant de s’en offusquer –, c’est parce qu’elles sont l’école de référence en matière de détournement des deniers publics au profit de puissants hommes d’affaires qui étendent leurs tentacules à tous les secteurs vitaux, de la politique à la santé, en passant par les médias.
Il en est ainsi du groupe Dassault, en France, par exemple. Le richissime homme d’affaires produit des avions de guerre qu’aucune armée dans le monde ne veut acheter. L’Etat français puise dans les caisses du contribuable pour maintenir cette firme à flot et remplir les poches de ses propriétaires en milliards d’euros sonnants et trébuchants.
Aux Etats-Unis, les Kennedy, les Bush et maintenant Trump ont occupé le Bureau ovale par la force de l’argent. Leur politique est dictée par les intérêts matériels d’une poignée de nababs qui provoquent des guerres pour faire tourner leurs lucratives usines d’armements et envoient les pauvres soldats américains au casse-pipe en Irak pour y surveiller leurs puits de pétrole.
L’argent sale est partout. Aussi le combattre semble-t-il impossible. A moins d’un sursaut de tous les peuples du monde réunis contre le système vicié mondial dans sa globalité.
K. M.
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