Que signifie le retour en force de Djamel Ould-Abbès sur le devant de la scène ?
Par Kamel M. – Comment interpréter le retour sur le devant de la scène et de façon fracassante de l’ancien secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès ? Après l’éclipse qui a suivi sa mise à l’écart par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, le défenseur zélé du cinquième mandat a refait son apparition au moment même où les citoyens réclament le départ de tous les symboles du système.
Comme pour prendre sa revanche, Djamel Ould-Abbès a fait partie des parlementaires qui étaient chargés de porter le cercueil du régime Bouteflika à sa dernière demeure. Une fois cette mission accomplie, il a eu les mains libres pour reprendre son siège qui lui a été retiré de force à Hydra, à la tête d’un FLN dont il se considère toujours le chef de file.
Mouad Bouchareb a déjà un pied dehors et l’autorisation que le ministère de l’Intérieur vient d’accorder à Ould-Abbès pour tenir une session extraordinaire du comité central du FLN est un blanc-seing des décideurs du moment pour déloger le président de l’APN qui ne tardera vraisemblablement pas à quitter le perchoir de l’hémicycle Zighout-Youcef également. Le retour de Djamel Ould-Abbès pourrait, en effet, préluder celui de Saïd Bouhadja, lui aussi très remonté contre son successeur à la chambre basse du Parlement au point de vouloir «se faire justice» en réoccupant le bureau d’où il a été chassé manu militari.
A peine l’autorisation de tenir la réunion du comité central a-t-elle été accordée qu’une information a été relayée par certains médias qui parlent d’une probable levée de l’immunité parlementaire du sénateur Djamel Ould-Abbès poursuivi, dit-on, dans des affaires qui remontent à l’époque où il était ministre de la Solidarité nationale. Un quotidien national avait révélé, à cette époque, des détournements dont il se serait rendu coupable et qui lui avaient valu d’être limogé par le président de la République quelque temps plus tard.
Y a-t-il deux clans qui se livrent une bataille par justice interposée au sein du pouvoir ? Quoi qu’il en soit, la réapparition de Djamel Ould-Abbès est un signe que la demande de changement radical formulée par les millions d’Algériens qui manifestent depuis le 22 février est loin d’avoir abouti et que les tenants du système ne sont pas près de lâcher le gouvernail.
K. M.
Comment (52)