Réveil anachronique de nos magistrats
Par Nazim Maiza – Que dire en voyant nos honorables magistrats et hommes de loi se «mutiner» contre l’ordre en place en dénonçant les élections fomentées par le gouvernement du fait accompli, un gouvernement pour le moment bien en place ?
C’est une première en Algérie, et j’espère de tout cœur que cela demeurera dans la tradition de la magistrature au sein du pays, j’espère «impétueusement» cela.
Assimiler cet état de fait, pour le citoyen que je suis, et croire en cette palinodie ne seront pas chose aisée pour moi ; en vérité c’est chimérique d’un point de vue du hirak algérien.
Nos magistrats ont, dans leur grande majorité, profité pécuniairement du diktat des coups de fil téléphoniques en réglant certaines affaires hors du champ de l’autorité, je m’explique.
Il est vrai que le pouvoir usait de son autorité pour dicter des verdicts dans certaines affaires ; cependant, beaucoup de magistrats profitaient de cet état de fait pour régler leurs affaires, les affaires de beaucoup de «justiciables» moins médiatisés et empressés de solutionner leurs problèmes, cela s’ensuivait de jugements avantageant ces derniers et les pénalisant lourdement parfois.
Dire que la justice avant le 22 février était juste et impartiale est une insulte pour l’intelligence des Algériens, soutenir le fait d’être outrés par ces mêmes magistrats, après le mouvement du peuple, un outrage issu de l’influence néfaste du pouvoir l’est plus encore.
Je pense, franchement, que la situation actuelle que traverse le pays impose un tant soit peu un minimum de dignité et de respect vis-à-vis du peuple de la part de nos magistrats indignés.
Dans l’avenir, il serait rationnel de faire un inventaire individuel de nos respectables magistrats afin de faire le distinguo entre ceux qui ont profité massivement des dividendes de la justice téléphonique et les autres moins impliqués.
N. M.
Ndlr : Les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
Comment (19)