Les Algériens du Canada demandent à Trudeau de traquer l’argent sale algérien
Par Lina S. – La diaspora algérienne au Canada a lancé une pétition adressée au Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dans laquelle elle l’appelle à «bloquer les transferts illicites des richesses du peuple algérien vers le Canada».
«Des indices alarmants de transferts illicites de capitaux vers l’étranger, notamment le Canada, se confirment de plus en plus. Ce phénomène est préoccupant car il affecte grandement la situation économique de l’Algérie», alertent les signataires de cette pétition qui demandent au gouvernement du Canada de «respecter [ses] engagements envers la communauté internationale de lutte contre la criminalité transnationale».
Les auteurs de la pétition exhortent les autorités canadiennes à «enclencher des mécanismes juridiques en vue de contrer les tentatives de détournement de fonds illicites vers le Canada par les dirigeants de l’actuel régime algérien corrompu et leurs réseaux mafieux» et de «bloquer à titre préventif les avoirs canadiens des individus notoires du régime algérien corrompu et leur interdire d’effectuer des transactions, quelle que soit leur nature, vers le Canada».
La lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics par les tenants de l’ancien régime est la principale demande des citoyens algériens qui battent le pavé depuis le 22 février dernier. Le renoncement d’Abdelaziz Bouteflika au cinquième mandat qui avait mis le feu aux poudres et sa démission n’ont pas suffi pour calmer les millions de citoyens qui en sont à leur onzième vendredi de marches pacifiques.
Plusieurs hommes d’affaires ont été arrêtés dans le cadre des instructions ouvertes par la justice à la demande de l’institution militaire mais les citoyens exigent plus de transparence dans le traitement de ce dossier.
Des rumeurs persistantes sur une vaste opération de fuite de capitaux par des investisseurs qui ont profité des largesses du clan présidentiel pour rafler les marchés publics avaient été démenties par la Banque d’Algérie. De grosses sommes d’argent en devises fortes continuent d’être saisies par la police des frontières et les services des Douanes à travers les aéroports, les ports et les postes frontaliers terrestres.
L. S.
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