Pourquoi l’élection du Marocain Hilale à la tête de l’Unicef fait scandale
Par Karim B. – L’élection de l’ambassadeur marocain Omar Hilale à la tête du Conseil d’administration de l’Unicef pour l’année 2019 provoque une vague d’indignation. En effet, l’avènement du représentant permanent de Mohammed VI à l’ONU au sein de l’organe directeur de cette organisation onusienne chargée de l’enfance est une «monstrueuse aberration», affirment de nombreuses sources.
«Cette nouvelle responsabilité dévolue au Maroc durant l’année 2019 revêt une importance particulière compte tenu des différentes échéances importantes et de haut niveau inscrites à l’ordre du jour de cet organe», s’est enorgueillie la presse inféodée au Makhzen, en omettant sciemment de rappeler que le Maroc est devenu l’Eldorado du tourisme sexuel et, plus grave, de la pédophilie.
Suprême insulte à l’enfance, cette nomination, le 12 avril dernier, coïncidait avec la célébration du trentième anniversaire de l’adoption de la Convention internationale relative aux droits des enfants dont 26 000 sont violés chaque année au Maroc, selon un rapport de l’association marocaine Touche pas à mon enfant (TPAME). «Environ 26 000 mineurs sont violés chaque année [au Maroc], une moyenne traumatisante de 71 enfants par jour !», note, avec stupéfaction, l’association qui souligne qu’il s’agit de «crimes odieux perpétrés en l’absence d’une politique gouvernementale efficace et efficiente capable de parer à cette tragédie qui menace l’avenir de nos enfants». «En effet, estime TPAME, il ne se passe pas un jour sans que la presse nationale n’informe sur des cas de viols sexuels commis sur des mineurs des deux sexes. Et ce sont souvent des cas avérés, avec preuves à l’appui.»
Le chiffre, bien qu’effarant, avancé par l’association marocaine de défense des droits de l’enfant sont loin d’être exhaustifs. De nombreux rapports indiquent que «des dizaines de cas ne sont pas dénoncés et ne sont pas médiatisés». «Les parents ou les tuteurs de ces enfants se résignent et vivent le drame dans la souffrance», expliquent des sources qui accusent la justice marocaine d’«indulgence», justifiant cet état de fait par «l’absence de juges spécialisés».
«Malgré ce phénomène dont sont victimes des dizaines de milliers d’enfants marocains, c’est à Omar Hilale qu’échoit la mission de présider aux destinées de l’Unicef alors que son gouvernement n’est même pas capable de protéger ses propres enfants», susurre-t-on dans les coulisses de cette organisation.
K. B.
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