Les Marocains intrigués par l’absence de messages entre Bensalah et le roi
Par Houari A. – Les médias marocains ont relevé l’absence de messages de félicitations entre le chef de l’Etat algérien et le roi Mohammed VI à l’occasion du mois sacré de Ramadhan.
«Contrairement aux années précédentes, il n’y a pas eu de message de félicitations du président algérien au roi Mohammed VI à l’occasion de la venue du mois de Ramadhan. Le successeur d’Abdelaziz Bouteflika n’a pas honoré une tradition respectée par ses prédécesseurs», lit-on dans les médias marocains qui précisent bien que c’est le président algérien qui avait l’habitude de prendre l’initiative d’écrire le premier à son homologue marocain.
Ces médias croient déceler dans ce silence d’Alger une colère chez Abdelkader Bensalah pour n’avoir pas été félicité par Mohammed VI lors de sa désignation, le 9 avril dernier, pour assurer l’intérim. «Le roi Mohammed VI n’était, d’ailleurs, pas le seul. De nombreux chefs d’Etat ont opté pour la même prudence, sachant que l’homme est contesté par la rue algérienne», expliquent les médias marocains, qui justifient le silence officiel du Maroc par la «volonté» de Rabat de «ne pas s’immiscer dans les affaires algériennes». Et de rappeler que «par le passé, le roi avait adressé des messages de félicitations à des présidents par intérim». Mais pas cette fois-ci.
Les relations entre l’Algérie et le Maroc demeurent tendues, en raison de la posture belliciste du Makhzen qui poursuit sa politique colonialiste au Sahara Occidental, avec la complicité de la France et de l’Espagne, et de son attitude hostile à l’encontre de l’Algérie dans les forums internationaux. Toutes les tentatives de rapprochement avec l’Algérie depuis l’avènement d’Abdelaziz Bouteflika en 1999 ont échoué, et rien n’indique que l’Algérie reverrait sa politique envers le belliqueux voisin de l’Ouest.
Le régime chérifien suit la situation qui prévaut en Algérie de très près, allant même jusqu’à s’ingérer dans les affaires intérieures du pays par le biais de relais médiatiques et politiques téléguidés à partir de Rabat, en espérant que les changements en cours aillent dans le sens de ses intérêts et, surtout, que le hirak algérien ne s’étende pas jusqu’au territoire marocain où le Rif s’est soulevé depuis de longs mois dans un mouvement jusque-là circonscrit dans le nord du royaume.
K. B.
Comment (36)