Macron et les oligarques algériens : la presse française étouffe un scandale
Par R. Mahmoudi – Les révélations explosives contenues dans un ouvrage publié récemment par le journaliste français Marc Endeweld sur des relations suspectes que le chef d’Etat français, Emmanuel Macron, aurait entretenues avec des oligarques algériens depuis sa première visite en Algérie, en 2017, n’ont suscité aucun commentaire sérieux dans la presse parisienne qui, d’habitude, est si friande des scandales politico-financiers, et notamment des affaires de financement occulte, comme cela a été le cas avec Nicolas Sarkozy, dont les démêlés dans l’affaire des financements libyens n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Dans son essai intitulé Le Grand Manipulateur, l’auteur relate avec force détails les rapports privilégiés qui liaient Emmanuel Macron à deux grands hommes d’affaires algériens, Ali Haddad et Issad Rebrab, en laissant croire que ces deux derniers auraient contribué au financement de sa campagne électorale. «Lorsqu’au cœur de sa campagne électorale en vue de la dernière présidentielle, écrit Marc Endeweld, Emmanuel Macron se rendit à Alger, les 13 et 14 février 2017, le candidat de La République En Marche se trouvait dans une situation financière très périlleuse. Dans les derniers mois qui ont précédé le scrutin de 2017, l’argent manquait terriblement pour poursuivre sa campagne, le budget était très entamé.»
Si les deux oligarques mis en cause dans ces révélations ne sont pas en mesure d’y répondre, pour la simple raison qu’ils sont, l’un comme l’autre, détenus en prison et risquent de ne pas en sortir rapidement, cette évocation devrait suffire pour soulever au moins un débat dans les médias des deux rives de la Méditerranée. Il n’en fut rien, pour des raisons qui restent inexpliquées.
Lorsqu’on sait que les rares comptes rendus consacrés à cet ouvrage de Marc Endeweld dans la presse parisienne ignorent superbement cet aspect, pourtant très documenté et inédit, ayant trait aux collusions supposées d’Emmanuel Macron avec des hommes d’affaires algériens jugés et décriés par la rue comme des «sangsues» et des «malfrats», on se rend vite compte qu’il y a comme une véritable gêne à «remuer» dans des affaires qui peuvent accabler davantage un Président déjà suffisamment usé par la contestation des Gilets jaunes depuis plusieurs mois.
R. M.
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