Audition d’ex-ministres par le juge : les précisions d’Amara Benyounès
Par Houari A. – Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a indiqué qu’il a été entendu par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed en qualité de témoin.
«Le président du Mouvement populaire algérien, Amara Benyounès, a été entendu le jeudi 16 mai par le tribunal de Sidi M’hamed en qualité de témoin dans une affaire en cours d’instruction, relevant de ses anciennes fonctions ministérielles», précise, en effet, un communiqué du parti adressé à notre site. L’ancien ministre du Commerce affirme, par ailleurs, qu’il «fait confiance en la justice de son pays» et «réaffirme son entière disponibilité à coopérer avec celle-ci».
La réaction d’Amara Benyounès se veut une mise au point, vu la façon avec laquelle certaines télévisions privées se braquent sur les affaires en cours, en voulant jeter en pâture l’ensemble des responsables qui ont eu à exercer une fonction dans le gouvernement, sans se soucier de la présomption d’innocence. Cette approche stigmatisante qui exacerbe la colère des citoyens, qui plus est à la veille du treizième vendredi des manifestations pour le changement du système, tend à parasiter le travail de la justice qui se trouve ainsi à travailler sous la pression.
Le président du MPA est le seul ancien ministre à avoir communiqué sur sa convocation par le tribunal de Sidi M’hamed pour témoigner dans l’affaire Ali Haddad, arrêté dans le cadre de l’enquête sur les indus avantages obtenus sous le régime Bouteflika.
Une soixantaine de hauts fonctionnaires de l’Etat sont entendus dans les procès concernant les détournements des deniers publics, dont les deux ex-Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Or, la nature même du système durant le long règne de Bouteflika était caractérisée par l’omnipotence de la présidence de la République qui avait absorbé tous les pouvoirs, y compris celui de la justice, et qui, dès lors, est directement concernée par tous les dossiers en cours. Les chefs de l’Exécutif et les membres du gouvernement, dont certains recevaient leurs ordres directement d’El-Mouradia, argueront qu’ils n’ont fait qu’exécuter les instructions du président Bouteflika et de son conseiller.
H. A.
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