Ce que Hanoune a dit à Saïd et Toufik : secret d’instruction ou énigme voulue ?
Par R. Mahmoudi – C’est la question à laquelle les différents porte-parole du Parti des travailleurs (PT) évitent soigneusement de répondre, bien qu’ils ne cessent de plaider que sa rencontre avec les deux anciens hommes puissants du pouvoir était «strictement consultative» et que sa présence à cette réunion secrète était avant tout mue par son «devoir» de responsable politique.
Dans une déclaration rendue publique jeudi, l’avocat de Louisa Hanoune, Rachid Khane, avait avancé que la secrétaire générale du PT avait accepté de se joindre aux deux hommes accusés d’avoir ourdi un complot contre l’état-major de l’ANP parce qu’«elle pensait que la rencontre avait l’accord du président de la République» et qu’«elle voulait donner son point de vue».
C’est ce qu’a répété le chef du groupe parlementaire du PT, Djelloul Djoudi, dans une déclaration, samedi, à la chaîne de télévision arabe Al-Arabiya. «Se réunir avec Saïd Bouteflika et le général Toufik, affirme Djoudi, n’est pas suspect pour la cheffe d’un parti politique à qui on a demandé son avis sur une situation donnée concernant l’Algérie», ajoutant qu’«évidemment, elle n’aurait pas manqué à son devoir». L’ex-député du PT n’explique pas quelle était cette «situation donnée concernant l’Algérie» qu’il évoque dans sa déclaration, ni quel a été l’avis de la détenue de Blida sur ce qui s’est dit durant cette rencontre.
Ces aveux auraient eu une autre portée et, certainement aussi, une autre incidence sur la suite des événements s’ils avaient été faits avant l’interpellation de Louisa Hanoune, puis son arrestation et si celle-ci avait consenti à livrer son témoignage en public. A moins qu’elle ne fût tenue par une «obligation de réserve» au moment des faits mais qui ne l’aurait pas empêchée d’en parler plus tard, lorsque la situation commençait à s’envenimer et le clash entre l’institution militaire et la présidence de la République atteignait son paroxysme.
R. M.
Comment (41)