Saïd Bouhadja s’apprête-t-il à reprendre son poste à l’APN ?
Par Houari A. – Mouad Bouchareb est en train d’être chassé de la présidence de l’APN comme il y avait été installé : par la force. La réaction violente des députés FLN ce matin au siège de la chambre basse du Parlement est conduite par le nouveau secrétaire général du parti, Mohamed Djemaï, venu régler ses comptes avec l’ancienne direction parti, avec le soutien de Saïd Bouhadja et de l’ensemble des députés qui ont tourné casaque.
Les jours de Mouad Bouchareb à la tête de l’Assemblée populaire nationale sont comptés. Son mentor, Djamel Ould-Abbès, est visé par une levée de l’immunité parlementaire et sera entendu par la justice en tant qu’accusé dans des affaires de détournement lorsqu’il présidait aux destinées du ministère de la Solidarité.
Son successeur imposé par l’ancien bureau politique du FLN se retrouve ainsi seul et ne pourra pas résister longtemps face au désir irrépressible de revanche d’un Saïd Bouhadja accroché à son perchoir, d’où il avait été évincé manu militari. Ce dernier se considère toujours le président légitime de l’APN et son retour ne serait qu’une question de temps.
Le vent a tourné et les alliés de Bouchareb hier sont devenus ses ennemis aujourd’hui. S’ils ont changé de camp, ils n’ont cependant pas changé leur modus operandi : l’éviction par l’usage de la force.
Alors que la situation politique qui prévaut dans le pays et est marquée par la poursuite des manifestations sans que les souhaits des citoyens aient encore été exaucés, les deux principaux partis de l’ex-alliance présidentielle, FLN et RND, opèrent leur mue dans l’espoir d’échapper à la disparition pure et simple. La réaction violente des députés du FLN ce mercredi matin à l’APN et celle des redresseurs du RND qui exigent le départ d’Ahmed Ouyahia résonnent comme un sauvetage de deux partis à l’agonie.
H. A.
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