L’instrument Anep
Par R. Mahmoudi – Nouveau changement à la tête de l’Agence nationale de l’édition et de la publicité, le deuxième en quelques semaines. Lors de la cérémonie d’installation du nouveau PDG de l’Agence, Mounir Hemaïdia, nommé il y a quelques jours en remplacement de Djazia Djeddou, nommée pour assurer l’intérim, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Hassan Rabehi, a tracé ce qui ressemble à une nouvelle «feuille de route» de cette institution.
Le ministre a assuré, dans son allocution, que les responsables de l’Anep s’engageaient à traiter avec les différents partenaires «en toute démocratie et transparence» mais tout en tenant compte des circonstances que traverse le pays, et aussi des «valeurs nationales». Le successeur de Djamel Kaouane à la tête du département de la Communication a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité, pour l’ensemble des médias, de produire un discours «engagé et responsable, susceptible de contribuer à la sauvegarde des acquis de la stabilité, de la sécurité et de la tranquillité du pays».
Ce discours laisse entendre que le gouvernement va encore durcir le contrôle sur cette institution, qui détient jusqu’ici le monopole de la publicité institutionnelle, accordée aux différents organes de presse, et qui a de tout temps été soumise aux injonctions des puissants du moment et à des fluctuations continuelles, pour ce pouvoir qu’elle exerce sur le monde des médias mais n’indique pas quels instruments seront utilisés pour garantir une gestion «transparente» et «démocratique».
Considérée comme une forme d’aide à la presse, en lieu et place d’un véritable fonds visant à assurer un véritable essor de la presse nationale agonisante, la publicité étatique distribuée via l’Anep a toujours servi, en réalité, comme un instrument de contrôle et de pression sur cette presse pour l’amener à adopter une ligne éditoriale bien déterminée.
A bien suivre l’évolution que connaît le secteur de la presse écrite depuis quelques semaines et les discours qui l’accompagnent, le changement est encore loin d’être acquis.
R. M.
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