Fekhar, martyr de l’émergence de la 2e République moderne, sociale et démocratique
Par Nadji Khaoua – Paix à son âme. Toutes mes pensées vont à ses enfants et à sa femme.
Je ne connais pas Kamel-Eddine Fekhar, mais je suivais depuis longtemps dans les médias son combat pour les droits de l’Homme, pour la liberté d’expression, pour une application juste et honnête des textes de loi et pour le bannissement de l’exercice de l’autoritarisme sous couvert d’une lecture orientée et injuste des lois.
En fait, toute cette volonté et farouchement autoritariste est exercée depuis l’indépendance, en 1962, par un système politique bâti sur la conviction que l’Algérie, territoire et population, histoire et ressources, est sa propriété privée incontestable ainsi que celle de ses membres interchangeables à merci et de leurs enfants. C’est ce système politique dominateur et exclusiviste, manipulant tout pour se perpétuer à l’infini aux commandes du pays, sans permettre ni transition, ni démocratie, ni renouvellement politique. Nul doute que les représentants de ce système politique autoritariste et prédateur usant d’interprétation mensongère et fallacieuse des lois, sont responsables de l’issue tragique du combat du martyr de la démocratie et des droits de l’Homme, M. Fekhar.
En même temps, cette disparition et les circonstances qui l’entourent, dévoilant aux yeux du monde l’usage de la cruauté en politique et de l’autoritarisme face à un homme de paix, désarmé, revendiquant avec entêtement et constance les droits que toutes les lois des Hommes reconnaissent et protègent, est dorénavant le stimulant des populations dignes et fières d’Algérie pour rejeter ce système politique autoritariste et prédateur.
Les sbires islamo-terroristes, assassins revendiqués, porteurs et publicistes d’une idéologie millénariste obscure et assassine, antidémocratique par essence car manipulant la foi sincère des gens à la guise et selon les volontés obscures de ses idéologues depuis Abdelwahab et Ibn Taymiya, sont, eux, reçus au palais d’El-Mouradia car ils ne sont qu’une des excroissances monstrueuses de ce système prédateur usant de tout pour se perpétuer et perpétuer ses prédations à l’infini. Ce système politique manipulant les valeurs pieuses des populations lorsqu’il veut les détourner de ses échecs économiques et de ses prédations claniques des ressources collectives en créant de toute pièce des partis politiques d’essence islamo-politiques, tels que l’ex-FIS et ses clones, mais foulant au pied la sacralité du Ramadhan et des valeurs de pardon et de solidarité que ce mois représente pour notre peuple, est un système politique à bannir pour qu’enfin émerge la République moderne, sociale et démocratique qui donne un sens entier aux combats de nos pères pour l’indépendance de ce pays.
Nous n’arrêterons pas, nous n’arrêterons jamais, nous les Algériennes et les Algériens d’ici et de la diaspora, dignes, intègres et fiers de lutter pour une autre République que nous bâtirons ensemble, sur la force de la loi et jamais sur la loi de la force.
Le combat de M. Fekhar sera pour nous un des symboles à partir duquel nous puiserons notre force et notre volonté.
N. K. (économiste, chercheur – Annaba)
NDLR : les opinions exprimées dans cette tribune ouverte aux lecteurs visent à susciter un débat. Elles n’engagent que l’auteur et ne correspondent pas nécessairement à la ligne éditoriale d’Algeriepatriotique.
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