Les appels du pied de l’ancien président tunisien Marzouki à l’armée algérienne
Par R. Mahmoudi – Réagissant à la répression sanglante qui a fait des dizaines de victimes à Khartoum, l’ex-président tunisien, Moncef Marzouki, a exhorté l’armée soudanaise à suivre l’exemple des armées tunisienne et algérienne qui, elles, «ont su protéger le peuple et la révolution et refusé d’être instrumentalisées par des tyrans, contrairement aux modèles syrien et égyptien, où l’armée est devenue une force d’occupation qui n’hésite pas à massacrer et à bombarder les citoyens», a-t-il déclaré, lundi, sur la chaîne qatarie Al-Jazeera.
D’habitude peu tendre avec Alger, Moncef Marzouki ne ratait aucune occasion pour tomber à bras raccourcis sur le régime algérien. Il y a deux semaines, il avait accusé le régime de Bouteflika d’avoir soutenu la «contre-révolution» dans son pays. «Peu de Tunisiens savent comment l’ancien régime algérien a contribué à sa victoire en 2014», avait-il lâché.
Saluant le soulèvement populaire en Algérie, Marzouki estimait que le succès de la «révolution algérienne» constituera «un bouclier pour le changement qui se produira en Tunisie lors des prochaines élections après la fermeture de la parenthèse de la contre-révolution», a-t-il ajouté.
Dans le même entretien à la chaîne de télévision qatarie, l’ex-Président intérimaire de la Tunisie affirmait qu’il n’avait pas été surpris par la réaction violente des autorités soudanaises contre les manifestants à Khartoum, parce que, dit-il, «les dirigeants du Conseil militaire soudanais étaient partis à l’étranger pour recevoir des instructions». Comprendre que les dirigeants militaires soudanais appliquaient les instructions de Ryad et d’Abu Dhabi.
Moncef Marzouki fait une véritable fixation sur l’«axe du mal», constitué, selon lui, par les Emirats arabes unis, l’Arabie Saoudite et l’Egypte, et en fait son cheval de bataille. Pour lui, sa chute et celle d’Ennahdha en Tunisie en 2014 auraient été voulues par ces trois pays qui conduisent à ce jour, selon lui, une «contre-révolution» acharnée dans le monde arabe.
R. M.
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