Cet indice irréfutable qui prouve que le hirak algérien est infiltré par le Qatar
Par R. Mahmoudi – La réapparition dans les manifestations du vendredi dernier à Alger de slogans hostiles à l’Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis laisse entendre que leur rival qatari tente toujours de trouver en Algérie un champ d’action pour transplanter son conflit avec ses voisins qui dure depuis près de trois ans.
Cette présence de slogans hostiles à Abu Dhabi et Riyad dans les rues de la capitale et d’autres villes du pays a été encore une fois constatée ce week-end, alors que ce n’était pas du tout l’enjeu du moment en Algérie. Au nom de la solidarité avec le peuple soudanais, suite au carnage du 4 juin dernier, des manifestants ont brandi des banderoles largement relayées par la presse pro-qatarie et sur lesquelles on pouvait lire notamment : «Solidaires avec nos frères soudanais. Non aux mercenaires émiratis et saoudiens !»
Au-delà des projections politiques propres aux monarchies du Golfe, un tel discours risque de créer de graves amalgames, en accréditant la thèse selon laquelle Abu Dhabi ou Riyad pourrait dicter leur agenda à Alger.
Début mars, plusieurs médias pro-qataris, Al-Jazzera en tête, avaient fait un focus sur une banderole assez suspecte, brandie par des manifestants algériens et sur laquelle était écrit en arabe : «A bas les Emirats (arabes unis, ndlr) ! A bas Bouteflika», auréolé du slogan générique de toutes les marches : «Non au cinquième mandat».
Ces médias n’ont pas besoin de voir d’autres signes ou d’autres preuves pour en conclure que les Emirats arabes unis comploteraient pour noyauter la protestation algérienne, en vue de la détourner de sa vocation et de ses objectifs. Pour ces thuriféraires du «printemps arabe», les Emiratis auraient pris sur eux, avec l’aide du parrain saoudien, de mener des «contre-révolutions» là où il y a début d’ébullition dans tous les pays de la région arabe. Ils l’auraient déjà fait en Egypte, en soutenant le général Sissi contre les Frères musulmans ; en Lybie, en finançant notamment le maréchal Haftar face au gouvernement pro-qatari de Tripoli, et même en Tunisie, où ils auraient réussi à évincer le mouvement Enahadha de Rached Ghannouchi du pouvoir.
L’Algérie serait aussi inscrite sur les tablettes de ces «manipulateurs aguerris» qui se seraient proposé, d’après les mêmes médias, d’intervenir pour «tuer la révolte dans l’œuf».
R. M.
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