La face cachée du débarquement : massacres, pillages, exactions et viols
Par Mesloub Khider – La France a célébré le Jour du débarquement de Normandie, cet événement marquant le débarquement historique du 6 juin 1944. Cette commémoration offre aux présidents français et américain l’occasion d’afficher leur entente affectée. En effet, le D-Day est célébré cette année en présence de Donald Trump et de quelque 500 vétérans. Cette célébration permet à la France de rendre hommage à ces braves soldats américains venus combattre pour sa libération. Pourtant, ce D-Day grave une page sombre dans l’histoire du débarquement des Américains sur le sol français. Page d’histoire éludée par l’historiographie officielle.
En effet, le débarquement des forces américaines en France a traumatisé les populations locales. Outre la violence de l’offensive marquée par les bombardements ciblés contre les populations civiles, ce débarquement en Normandie a provoqué le viol de centaines de femmes par les soldats américains, sans oublier les exactions et pillages.
Au chapitre de la «barbarie démocratique» perpétrée par les forces anglo-américaines, il est historiquement utile de rappeler que de juin à septembre 1944, près de 18 000 tonnes de bombes ont été déversées sur les régions normandes, provoquant des milliers de morts, parmi les populations civiles. Les villes normandes, notamment Le Havre, Caen, Rouen, ont accueilli mortellement les «bombes libératrices» des Alliés par milliers. La ville du Havre a été totalement dévastée. Pour illustrer l’ampleur des massacres, il convient de relever qu’en moins de vingt-quatre heures, le 7 juin, au lendemain du débarquement, on a dénombré plus de 3 000 morts parmi les civils. Entre le mois de juin et le mois de septembre 1944, les bombardements de la ville de Rouen et du Havre ont occasionné la mort de plus 20 000 civils.
Au chapitre des crimes civils perpétrés par les soldats américains contre la population normande, la liste des victimes se compte par milliers.
Loin de l’image d’Epinal du glorieux GI encensée par les médias, la réalité du débarquement dévoile une brutalité terrorisante des soldats américains. En effet, dès les premiers jours de leur débarquement en Normandie, ces «libérateurs» ont libéré également leurs bas instincts, mais aussi leurs mœurs de conquérants déjà largement expérimentées sur leur sol contre les Indiens et les Afro-américains. Du pillage, en passant par l’escroquerie, le gangstérisme, la contrebande de produits, le meurtre, jusqu’au viol, les soldats américains ont perpétré d’épouvantables crimes contre la population civile française.
Longtemps ignorés de l’opinion publique, délibérément occultés par les «vainqueurs», les viols commis par les troupes américaines en France (mais aussi dans d’autres pays de l’Europe), à la Libération, ont commencé à faire l’objet d’étude et d’actualité qu’à la faveur de la guerre qui a opposé la Serbie et le Kosovo dans les années 1990, où des milliers de femmes albanaises ont été violées. Les agressions sexuelles commises par les soldats américains ont été très nombreuses. Ces viols étaient commis gratuitement, dans le seul but d’assouvir un désir sexuel. Les violeurs ont souvent fait preuve d’une brutalité extrême et d’une dépravation inouïe. Frappés par la loi du silence, ces viols auraient fait, selon les rares historiens penchés sur la question, plus de 3 600 victimes entre juin 1944 et juin 1945, soit 10 victimes par jour pour la seule région de la Normandie.
Quoi qu’il en soit, après le débarquement, l’armée américaine s’est comportée en terrain conquis. Elle ne s’est pas conduite en nation libératrice, mais en force conquérante. Certains habitants de la ville du Havre ont écrit à leur maire pour l’informer que de nombreuses femmes ont été «attaquées», «violées», qu’ils vivent dans un véritable «régime de terreur imposé par des bandits en uniforme». D’autres se sont plaints de l’arrogance des Américains. Un habitant normand déclare qu’«avec les Allemands, les hommes devaient se camoufler. Mais avec les Américains, nous avons dû cacher les femmes».
L’historienne américaine Mary Louise Roberts a écrit dans son livre consacré aux viols des femmes françaises commis par les GI’S : «La nuit, des soldats ivres errent dans les rues en quête d’aventures sexuelles et les femmes ‘’respectables’’ ne peuvent plus sortir seules. Les GI ont grandi avec les récits des aventures de leurs pères, qui ont combattu en France en 1917-1918. Ces récits, qui font la part belle aux aventures sexuelles, ont amené toute une génération d’hommes à voir la France comme le pays du vin, des femmes et des chansons.»
Telle est la France perçue par les soldats américains, celle des femmes faciles. La France a constitué pour les GI un lupanar à ciel ouvert, un théâtre d’opérations libidinales belliqueuses. Un champ de guerre lubrique. Au reste, les autorités suprêmes militaires américaines ont réussi à «vendre» le débarquement comme une aventure lascive, seul stratagème pour exalter et exciter les soldats mobilisés pour se livrer aux combats, avec comme pour récompenses d’explosifs ébats. Qui a dit que Daech était la seule organisation à promettre à ses recrues terroristes des houris au paradis ? L’Amérique de Roosevelt garantissait à ses soldats envoyés en France (en Europe) le même paradis féminin mais sur terre, hic et nunc.
Outre les viols perpétrés contre les Françaises, les soldats américains, par leur aisance financière, ont transformé de nombreuses femmes indigentes en prostituées. Le commerce du sexe s’est considérablement développé avec la pénétration du dollar. L’économie capitaliste américaine impose à la France soumise un véritable rapport de troc forcé : produits made in USA contre monnaie corporelle lascive féminine, seule valeur d’échange existante dans cette France indigente, quatre ans durant violée et volée par son ancien maître nazi. Un paquet de chewing-gum, quelques cigarettes suffisent aux soldats américains pour s’acheter les services charnels de quelque blonde française. Ces soldats américains, venus d’un pays civilisé, se comportaient en France comme des barbares libidineux : tels des animaux, ces GI faisaient l’amour partout, en plein jour, devant les enfants. Les Américains n’affichaient que mépris à l’encontre des Français, particulièrement à l’égard des hommes. «Efféminés, verbeux, nerveux, irritables, avec un côté très gigolos et je ne les aime pas beaucoup», écrit un GI au sujet des Français. Voilà comment étaient perçus ces «hommes» qui colonisaient pourtant l’Algérie : des poltrons, des couards. Dévirilisés, ces hommes, asservis quatre ans durant par les nazis, étaient jugés par les Américains incapables de tenir leurs femmes, de protéger leur foyer.
Au plan pénal, certes, quelques soldats ont été jugés et condamnés pour viol en France. Mais, paradoxalement, reflet de la ségrégation raciale en usage aux Etats-Unis, la majorité des condamnations prononcées par les cours martiales ont concerné les soldats noirs, souligne Mary Louise Roberts. Ainsi, les violeurs noirs ont été plus massivement et lourdement condamnés que les violeurs blancs, absous pour leurs crimes. Au reste, un autre historien, Robert Lilly, a révélé dans ses travaux que les viols commis par les soldats américains se sont déroulés également dans d’autres régions européennes, notamment en Allemagne.
M. K.
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