Tahkout placé sous mandat de dépôt : fin de règne pour la coterie
Par R. Mahmoudi – Le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hammed a placé, ce lundi matin, l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, ainsi que son frère Rachid, sous mandat de dépôt.
L’homme d’affaires Mahieddine avait comparu dimanche après-midi devant le procureur de la République et a été entendu sur plusieurs dossiers relatifs à des marchés publics et à des avantages obtenus auprès d’organismes étatiques dont, notamment, l’Onou (Office national des œuvres universitaires), l’Etusa (Entreprise du transport urbain et suburbain d’Alger) et l’Andi (Agence nationale de développement et de l’investissement).
Les auditions avaient trait à plusieurs dossiers liés aux contrats ainsi qu’aux avantages en lien avec l’investissement dans le montage automobile. Une douzaine de cadres dirigeants de ses entreprises, ainsi que des organismes cités dans ces affaires ont également été auditionnés.
L’incarcération d’un des hommes d’affaires les plus sulfureux et les plus controversés de l’ère Bouteflika, avec Ali Haddad, l’ancien patron des patrons, met symboliquement fin au règne sans partage d’une caste d’affairistes qui, en plus d’avoir bénéficié des largesses du pouvoir, ont longtemps été associés à la prise de décision. Les rapports des puissances de l’argent avec le monde politique n’ont jamais été aussi alambiqués que pendant ces dix dernières années.
Cette proximité avec le pouvoir lui a épargné bien des déboires, notamment suite à la découverte d’un immense scandale auquel était liée son usine d’assemblage de véhicules en 2017. Des images relayées sur les réseaux sociaux avaient, en effet, montré des séries de voitures de marque Hyundai presque entièrement montées dans des containers.
R. M.
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