Que signifie la main tendue par Djemaï à l’inénarrable Amar Saïdani ?
Par Kamel M. – Comme dans tout mouvement populaire, l’heure est propice au retour des opportunistes qui, chassés par la porte, rentrent par la fenêtre. C’est le cas d’Amar Saïdani, l’ancien secrétaire général du FLN, auquel le successeur de Mouad Bouchareb tend la main pour retrouver sa place au sein du parti après en avoir été éjecté par Djamel Ould-Abbès suite à un coup d’Etat scientifique téléguidé à partir de la présidence de la République.
La désignation de Mohamed Djemaï, lui-même montré du doigt pour ses accointances avec l’ancien régime et ses affaires juteuses, aux côté de l’autre député controversé Baha-Eddine Tliba, a été qualifiée par de nombreux observateurs comme le coup de grâce qui allait enterrer l’ancien parti unique. Mais ce qui s’apparente à un adoubement de l’ancien président de l’APN sous Bouteflika risque de propulser l’ennemi juré du général Toufik, aujourd’hui sous les verrous, sur le devant de la scène à nouveau, d’autant qu’Amar Saïdani s’est toujours vanté du «soutien» de la hiérarchie militaire, qui dirige cette période difficile de transition qui peine à déboucher sur une nouvelle élection présidentielle.
Amar Saïdani fait partie des dignitaires de l’ancien régime dont le nom a été cité dans l’affaire des biens acquis par de hauts fonctionnaires algériens à l’étranger. L’existence de son appartement luxueux situé dans le quartier huppé de Neuilly, dans la banlieue chic de Paris, avait été révélée par Algeriepatriotique, et sa société créée en France dévoilée avec force détails.
Pourtant, Amar Saïdani échappe – pour le moment en tout cas – à l’opération «mains propres» lancée par la justice dans le cadre de la lutte contre le trafic d’influence, le détournement des deniers publics, la corruption et l’attribution d’indus avantages. Sera-t-il rattrapé par les événements ou va-t-il, au contraire, revenir aux affaires dans l’habit de la victime du «clan» des Bouteflika ?
K. M.
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