Le dialogue national pour une sortie de crise : quelques repères et pistes

Mani crise
17e vendredi de manifestation contre le système. PPAgency

Par le professeur Mohamed Bouchakour(*) – Notre pays se débat actuellement dans une crise politique structurelle dont les ressorts lointains remontent au moins à son accession à l’indépendance politique en 1962. La tentative d’un passage en force par le clan Bouteflika pour un 5e mandat et une présidence à vie d’un autocrate grabataire et moribond n’a été que l’outrage de trop. La crise avait déjà atteint son paroxysme car elle «travaillait» depuis fort longtemps sous l’effet d’une double contradiction :

– l’impossibilité de continuer à étouffer les libertés individuelles et collectives par la gestion autoritariste de la société, et dans le même temps de maintenir et développer les précieux acquis de l’indépendance. A mesure que cette gestion s’est imposée, ces acquis ont subi des menaces de plus en plus lourdes et certains ont d’ailleurs commencé à s’effriter, le coût étant payé par les larges masses populaires dont le mécontentent alimente la gestion autoritariste ;

– l’impossibilité de continuer à faire coexister le caractère collectif des sacrifices et des efforts exigés de notre peuple pour préserver et développer ces acquis de l’indépendance, avec les dérives d’une gestion prédatrice qui est allé jusqu’à imposer une privatisation mafieuse de l’Etat lui-même. A la décharge du bouteflikisme, il faut reconnaitre que cette dérive avait commencé sous Chadli. Elle s’est aggravée par la suite dans les années 1990 alors que le pays était pris en étau entre un terrorisme islamiste sanguinaire et un état d’urgence sous régime militaire totalitaire. Sous le régime hyper personnel de Bouteflika, la privatisation mafieuse de l’Etat a littéralement explosé, parallèlement aux malversations de toutes sortes déployées à grandes échelle à la faveur de l’opulence financière.

A notre avantage, le hirak est loin d’être un mouvement nihiliste cherchant à faire table rase des acquis de l’indépendance. Bien au contraire, il est porteur d’une volonté de renouer avec les valeurs révolutionnaires de Novembre et de la Soummam, en vue de débarrasser ces acquis des déviances autoritaristes et mafieuses qui les ont profondément gâchés, souillés, pervertis. Ce sursaut révolutionnaire marque la rupture du peuple avec un système mafieux, prédateur et autocratique dont le bouteflikisme n’a été que le maitre d’œuvre le plus ingénieux et le visage le plus hideux. Loin d’être un feu de paille, ce « hirak » impressionnant n’est pas moins que l’expression d’un Mouvement de Libération Sociale qui parachève 65 ans plus tard, le Mouvement de libération nationale, pour le recouvrement d’une souveraineté populaire confisquée.

Seize semaines après le déploiement du « hirak », beaucoup d’acquis ont été enregistrés, mais les rênes du pays dans les institutions clés sont encore entre les mains des acteurs et parties prenantes du bouteflikisme, de ses clientèles et réseaux les plus fidèles. Ce personnel très coriace et d’une ruse hors pair, est scrupuleusement sélectionné parmi les clans qui ont squatté le pouvoir depuis 1962, une faune immortelle et qui, après avoir « fait des petits » s’est octroyé la qualité de « famille révolutionnaire ».

L’aggravation et maintenant la persistance de cette crise ont enfoncé le pays dans le labyrinthe d’une impasse historique sans précédent. Nous sommes actuellement confrontés à des périls aux conséquences incalculables. Ces derniers sont désormais imminents du fait d’une crise économique nationale profonde et structurelle, et du fait aussi des visées malveillantes, voire belliqueuses dont le pays est la cible de la part de certaines puissances mondiales et régionales hostiles.

II. La nécessité urgente et vitale du dialogue national et sa finalité

Chaque jour qui passe amplifie la crise multiforme, accentue la crise politique mère, enfonce un peu plus le pays dans les profondeurs de son impasse historique, réduit peu à peu ses capacités à trouver des repères et de s’en tirer rapidement et au moindre coût. Aussi Le lancement d’un dialogue national est devenu une nécessité urgente et vitale. Sa finalité est de trouver la seule sortie de crise possible, celle qui, dans les délais les plus courts, consacrera de manière pacifique la rupture historique qui conduira le pays vers son destin inéluctable : celui d’une Algérie nouvelle, conforme à ce qu’il faut convenir d’appeler désormais les valeurs du 22 février 2019. Ces valeurs qui collent à l’Algérie aux aspirations profondes de la jeunesse d’aujourd’hui et de demain sont appelées à fonder une doctrine nationale rénovée tournée vers le monde, l’universalité, l’avenir, tout en intégrant et agrégeant les nobles valeurs héritées de notre passé récent et lointain. L’Algérie sera républicaine, libre, démocratique et prospère, fondée sur un Etat juste et fort qui reposera sur des institutions confiées à des dirigeants dévoués, compétents, intègres et redevables devant des citoyens tous égaux en droits et en devoirs et solidaires entre eux dans l’adversité. C’est à ce prix que notre pays sera capable d’occuper la place honorable qu’il mérite dans le concert des nations, compte tenu de ses énormes et multiples potentialités jusque-là étouffés.

Pour que le dialogue national soit réellement salutaire et mène au basculement vers cette nouvelle Algérie, il doit être profond et authentique, ce qui suppose la réunion d’un certain nombre de conditions préalables. Sans quoi, il manquera de crédibilité et fera encore perdre au pays un temps précieux tout en alimentant le pourrissement de la situation.

III. Les 13 conditions préalables au dialogue national

Treize conditions préalables simples, solidaires et incontournables sont nécessaires. Certaines équivalent à des signaux politiques forts, mais toutes peuvent être réunies sans délai :

– la libération immédiate, inconditionnelle et définitive des détenus d’opinion, qu’ils soient des personnalités connues ou de simples citoyens anonymes ;

– l’exclusion du dialogue national des partis et personnalités qui ont soutenu le 4e de Bouteflika et le projet de son 5ème mandat, à leur tête ceux dit de l’Alliance Présidentielle ;

– l’affirmation du primat du politique sur l’institutionnel, étant entendu que la Constitution actuelle n’est qu’un des héritages nuisibles d’un régime aujourd’hui rejeté ;

– le gel de toutes les lois liberticides en vigueur, marque de fabrique du régime politique depuis 1962, et le rétablissement de toutes les libertés individuelles et collectives ;

– le remplacement du dernier gouvernement que Bouteflika a eu à désigner, par un gouvernement accepté, digne du nouveau visage de l’Algérie et capable d’assumer les défis de l’heure ;

– le lancement d’une procédure de gel des avoirs nationaux et internationaux des prédateurs du pays, avec, en perspective, la phase suivante de la récupération de ces avoirs par l’Etat ;

– l’ouverture de tous les médias publics aux voix de l’Algérie du 22 février et l’arrêt des pressions sur les médias privés, en attendant une stratégie moderne de l’audiovisuel ;

– le retrait de l’ANP du devant de la scène politique et sa mise à l’abri des turbulences politiciennes dans l’intérêt bien compris de cette institution clé, seul rempart encore débout dans la crise actuelle ;

– la cessation des poursuites et pressions contre les activistes politiques et associatifs engagés dans le Hirak et le mouvement citoyen ;

– la cessation de la répression et des provocations policières contre les citoyens et les citoyennes, en particulier à Alger, les jours de marches et de regroupement populaires ;

– l’ouverture des accès routiers vers Alger, ces jours de manifestations populaires, et la cessation des blocages causés par les barrages policiers sur les autoroutes environnantes ;

– la cessation de la justice « spectacle » sélective par l’emprisonnement des personnes souvent honnies ou contestées, pour des chefs d’inculpation confus ou futiles ;

– Le primat de la liberté provisoire de ces personnes, avec la qualification publique des griefs qui leur sont reprochés et le rétablissement de tous les droits de la défense.

IV. Les objectifs du dialogue national

Ces 13 préalables remplis, il sera possible d’ouvrir un dialogue politique national profitable, qui préparera de manière apaisée et sincère, un sortie de crise mettant en perspective la rupture historique réclamée par notre peuple. Un tel dialogue devra se donner trois objectifs principaux :

– organiser le départ des acteurs du système responsable de la faillite nationale, en premier lieu les figures du bouteflikisme, dont celles de l’Alliance présidentielle et plus largement celles de la famille dite « révolutionnaire », ces derniers étant encore incrustés à la tête des institutions clés du pays et dans leurs rouages. Tout ce monde devra être remplacé par des personnalités nationales propres, compétentes et crédibles ;

– préserver le pays de tout risque d’ingérence étrangère ou de dérapage vers les scenarios dramatiques que d’autres pays de la région MENA, et tout récemment encore le Soudan, ont connu. L’Algérie s’est distinguée par sa bravoure au cours d’une guerre de libération nationale meurtrière. Il est dit qu’elle se distinguera aussi par l’élégance de son pacifique dans son mouvement de libération sociale ;

– créer les conditions politiques et techniques pour un retour aux urnes, sur des bases propres et transparentes, voie unique et privilégiée pour doter le pays des femmes et des hommes capables de construire les institutions qui incarneront et opéreront la rupture historique souhaitée.

V. Les mesures d’accompagnement de la sortie de crise

Le dialogue politique national ne suffit pas, fut-il authentique et crédible. La nation doit se mobiliser davantage pour donner à ce dialogue toutes les chances de se dérouler dans de bonnes conditions, et de consacrer une sortie de crise débouchant sur la rupture historique à laquelle aspire notre peuple. Aussi :

– Notre peuple, tout en redoublant de vigilance, doit poursuivre, amplifier, élargir la pression du « Hirak » sur le cours des évènements, toujours, et plus que jamais, selon le principe silmiya. Mais il doit aussi diversifier et hisser ses formes de lutte à celles d’un mouvement de libération sociale. Cela commence par se donner des leaders patriotes, compétents, éclairés et incorruptibles ;

– Notre appareil diplomatique national doit lancer une offensive pour mette fermement en garde et neutraliser les ennemis de la Nation qui tentent directement ou indirectement d’interférer dans nos affaires intérieures, d’attiser les dissensions nationales, voire même peser dans les choix internes de gestion de la crise dans le sens de leurs intérêts ;

– Nos forces de sécurité, à leur tête l’ANP doit privilégier davantage encore une conception de la défense nationale qui soit globale et qui s’appuie sur les forces vives du pays et la cohésion du peuple autour de son projet de rupture historique.

M. B.

Initiateur du Cercle de réflexion NARé (Notre nouvelle Algérie républicaine)

Comment (4)

    Moha
    17 juin 2019 - 19 h 16 min

    Salam yal Khawa,
    Sans vouloir critiquer l’auteur le professeur Bouchakir, ce qu’il a mentionné moi je l’aurai résumé en 1 ou 2 points et non pas 13 comme il l’a mentionné. L’Algérie est un grand pays, le plus grand de l’Afrique en tout cas, il se distingue de richesses naturelles inestimables et quasi infinies au contraire de ce qu’il a été rapporté il y a quelques années, afin de tromper l’opinion publique et de pourvoir ainsi s’accaparer de cette richesse par le clan Boutessrika. Ce même pays l’Algérie, se distingue aussi de sa richesse humaine, population très jeune et forte, humanitaire, éduquée à partir des principes de EL REDJLA ET EL HORMA. Pour la détruire, le clan mafieux, a fait entrer au pays des quantités inimaginables de drogues puissantes, a fait lui-même l’éloge des séparatistes et du séparatisme régional et en même temps il a créé des sectes religieuses et terroristes pour bien napper la société algérienne sans qu’un jour elle puisse voir la lumière au bout du tunnel, et là, je n’ai pas nommé tous les autres problèmes graves, tel que l’alcoolisme, la corruption à petites et à grandes échelles, les problèmes familiaux et le chômage,…
    Tous ces problèmes, ont grandement contribué à la crise actuelle, et le peuple algérien s’est trouvé dans une position d’individualisme qu’on ne trouve même pas l’équivalent chez les occidentaux, alors on a perdu EL DINE, on a perdu ELTARBIA, et on est devenu des orphelins sans plan de sauvetage.
    Aujourd’hui, peu importe comment, le peuple a réalisé qu’il naviguait dans des eaux troubles sans rames, sans gilet de sauvetage ni plan, il a compris sans erreur, et il a commencé à agir. Je dis bien commencé, donc on est juste dans le tout début de la fin, ce qui veut dire que le chemin est extrêmement lent, ardu et plein de sacrifice. Aujourd’hui on parle de dialogue, il faut savoir qu’en règle général, un dialogue se fait entre deux forces égales, dès qu’un des deux adversaires se sentira plus fort, il n’ y a plus de dialogue, ce qui est le cas actuellement, le clan de boutekhriba, a plusieurs pays étrangers qui le soutiennent, veut ou veut pas, ils sont habitués avec le gouvernement actuel à obtenir gratuitement nos richesses, ce qui a sauvé leur pays des débordements similaires à celui de notre chère Algérie, et le système actuel est très habitué à rouler sur la soie qu’il n’a pas l’attention d’abandonner ces milliards à qui que ce soit, un voleur un jour, voleur toujours.
    Ce qu’il faudra comprendre, c’est que le Hirak est la seule arme contre ce régime mafieux, afin de pouvoir négocier, il faudra prendre plus de force, mais comment ? en dehors de toutes les idées marxistes et communistes, juste à voir les problèmes dans lesquels baignent les pays dont il est émergé, il va falloir travailler fort, se sortir de tous les différents régionalistes créés de toute pièce par les ennemis de l’Algérie pour mieux l’affaiblir, il faut que chaque citoyen dénonce la corruption dans tous ses niveaux et qu’il n’en participe pas, il faut éradiquer l’individualisme, et surtout revenir aux valeurs algériennes de la famille et enterrer la hache de guerre, se visiter et s’entraider, il faut aimer son voisin et non pas l’écraser, pour ne nommer que ceux-là, les algériens doivent changer, doivent travailler pour la collectivité et collectivement, ils doivent lire et relire l’histoire pour ne pas refaire les mêmes erreurs, et surtout ne pas oublier que chacun est responsable (kouloukoum rai, wa kouloukoum massouloune aan raiyatihi), tous on est berger, et tous on est responsable de notre bergerie.
    À continuer SILMIYA, KHAWA KHAWA ET RABI YANNSERNA, AMINE

    Abou Stroff
    15 juin 2019 - 15 h 32 min

    je pense, et j’essaie de garder mon calme, que le Prof, malgré son titre de prof, ne possède pas les outils théoriques nécessaires à la compréhension concrète de la réalité concrète algérienne.
    en effet, je pense qu’une analyse pertinente doit partir de la réalité (le concret réel) pour cerner l’essence de cette dernière grâce à l’élaboration de concepts abstraits, élaboration nécessaire et incontournable qui permet d’élaborer un concret de pensée, lequel nous permet de revenir au concret réel pour comprendre le phénomène étudié et l’enrichir par la pensée (ce mouvement est continu).
    en d’autres termes, je persiste et signe: tant que nous n’aurons pas compris que l’essence de la réalité algérienne et sa « dynamique » reposent sur la distribution de la rente (qui peut être considérée comme un transfert de valeur de l’économie mondiale vers l’économie domestique) et non sur le travail productif (c’est à dire le travail producteur de plus-value) nous continuerons à plaquer des modèles importés aussi réel qu’un cercle carré.
    en effet, il suffit de lire, avec attention, les propos contenus dans le paragraphe: « La nécessité urgente et vitale du dialogue national et sa finalité » pour comprendre que l’auteur n’a aucune idée sur les protagonistes qui sont supposés dialoguer et encore moins sur le contenu et la teneur du dialogue (sur une distribution moins inégalitaire de la rente?).
    en d’autres termes, en dehors que quelques lieux communs du genre: » L’Algérie sera républicaine, libre, démocratique et prospère, fondée sur un Etat juste et fort qui reposera sur des institutions confiées à des dirigeants dévoués, compétents, intègres et redevables devant des citoyens tous égaux en droits et en devoirs et solidaires entre eux dans l’adversité », l’auteur ne semble guère réaliser que les voeux pieux ne peuvent, en aucune manière, résoudre des problèmes concrets et que sans la destruction du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation, l’Algérie sera tout sauf républicaine et les institutions seront tout, sauf au service de tout le monde (les institutions érigés dans la cadre d’un système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation servent quasi-exclusivement les prédateurs)
    ceci dit, les « 13 conditions préalables au dialogue national » énumérées par l’auteur convoquent expressément un Démiurge pour les réaliser. car, comment ces conditions peuvent elles se matérialiser si ce n’est grâce à la volonté inflexible d’un démiurge (du démiurge du moment?)?
    enfin « Les objectifs du dialogue national » et « les mesures d’accompagnement de la sortie de crise » que proposent l’auteur révèlent une naïveté extrême puisque l’auteur ne semble pas réaliser que la société algérienne n’est pas composée de clones et que le mouvement dit « hirak » matérialise des luttes entre diverses couches sociales aux intérêts divergents et probablement antagoniques.
    moralité de l’histoire: je pense que le hirak indique essentiellement le « ras le bol » d’une populace face à la privatisation de l’Etat par des couches qui monopolisent la distribution de la rente et que le hirak, contrairement aux apparences, n’est qu’une révolte qui s’éteindra dès que l' »arbitre en chef » (ou le démiurge du moment) décidera de la fin de la récréation. car, qu’on le veuille ou non, l’absence de société civile (au sens de Gramsci ou au sens de Marx) et la non-existence des citoyens qui formerait cette société civile concourent à ce que le hirak ne puisse guère dépasser le statut d’un feu de paille.

    Karamazov
    15 juin 2019 - 11 h 06 min

    Oui dans l’absolu , sur le plan purement théorique, à supposer que parmi le foisonnement des propositions aussi illuminées que farfelues les unes par rapport aux autres, on pourrait considérer que ces propositions sont consensuellement exhaustives et larges et sortent du lot.

    A supposer kane, c’est du supposage, je ne cherche pas à vous frelater vos illusions, hacha! .

    Vous pensez donc que le problème c ‘est l’absence d’idées pour sortir de la crise et pas la volonté d’en sortir.
    Vous pensez donc que ce n’est pas ce qui se fait réellement qui va nous conduire où on va mais les invocations qui nous viennent aussi bien des processions incantatoires des vendredis que les élucubrations fantasques et vaines de nos immensitissimes érudits en tous poils  qui vont se réaliser par l’opération du Saint-esprit?

    Pour vous donc ce n’est pas dans les actes qui se déroulent devant nos yeux que l’ont doit chercher l’issue à ce problème mais dans les analyses ou les théorisations que nos éminents érudits en font. Ce n’est pas ce qui se fait qui compte mais ce qu’on en pense.

    Donc, ceux qui ont décidé de laver les écuries d’Augias en détournant le fleuve Hirakien pour de vrai ou seulement pour nous en mettre plein les fouilles c’est que de la rigolade. Tous ces gens-là ne savent ni ce qu’ils font ni comment faire pour atteindre un seul objectif qui est de satisfaire les fantasmes du Hirak.

    Pour vous le matérialisme historique n’a rien à y voir. On peut couver des cailloux et en y ajoutant quelques prières , on pourra en sortir toute une basse-cour et faire un élevage.

    Pour vous , cette société , qui a résolument tourné le dos , à la raison pour embarquer dans le train du moyen âge, va soudainement , changé de sens à son histoire , pour s’aventurer vers un futur auquel ni sa culture , ni d’ailleurs ses attentes ne l’ont préparé.

    Alors si vous pensez ça , vous pouvez apporter encore du vent aux moulins de l’histoire, pour les regarder tourner.

    Djemel
    15 juin 2019 - 9 h 47 min

    Bouteflika avait proposé une conférence nationale pour jeter les bases d’une nouvelle Algérie. Avec raison, les algériens ont refusé la proposition de Bouteflika. Les hommes de Bouteflika toujours au pouvoir ont proposé un dialogue inclusif. Au-delà de la terminologie, quelle est la différence entre les deux propositions?
    Les revendications du peuple algériens sont claires. Quels sont les groupes qui ne sont pas à l’aise avec les revendications du peuple algérien et qui ont donc besoin de dialoguer? En paraphrasant, ce qui n’est pas clair ni dans la proposition des hommes de Bouteflika ni dans les réflexions des uns et des autres, qui dialogue avec qui? Allant plus loin, quel est la portée des conclusions du dialogue? Est-ce que ce sont des principes qui seront travestis dans tous les sens comme on a fait aux autres principes de la révolution de novembre 1954? Qui mettra en œuvre les résultats d’un tel dialogue? Est-ce que les partis politiques autres que ceux de l’alliance présidentielle sont fiables? Avons-nous vérifier l’origine de leur financement?
    Pourquoi ne pas juste mettre une autre personne à la tête de l’état algérien et un nouveau gouvernement pour organiser des élections. Dans les 45 millions d’algériens, beaucoup sont capables à mener à terme un tel projet. La réalité est qu’on veut un dialogue pour simuler une évolution du système et continuer à contrôler les choses. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les changements qui ont été opérés dans la façon de gouverner. Est-ce que la boite à crabes qu’on utilise dans le processus de recyclage habite encore Moretti?

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