Deux courants
Par Saïd N. – La naissance d’une nouvelle alliance regroupant sept formations de l’opposition autour du FFS vient sceller définitivement le schisme qui était latent entre deux courants : un courant composé de partis et de personnalités se réclamant de l’idéologie nationaliste ou conservatrice, et incarnée par l’Alliance des forces de changement qui a déjà attiré des partis comme Talaie El-Houriyet, El-Adala d’Abdallah Djaballah, le MSP et des figures connues telles que Abdelaziz Rahabi ou encore Ahmed Benbitour, et un autre constitué du FFS, RCD, PT, PST, MDS, l’UPC de Zoubida Assoul, et quelques autres partis, en plus de la LADDH, aile conduite par Noureddine Benissad.
Outre des divergences d’ordre purement idéologique et culturel, les deux blocs divergent essentiellement sur l’approche globale à adopter pour trouver une solution à la crise politique. Le premier semble plus sensible aux appels pour un «dialogue inclusif», et disposé à inscrire sa démarche dans un processus constitutionnel, tandis que l’autre s’y oppose et entend maintenir le cap, en réclamant, notamment, l’ouverture d’une transition démocratique.
Le discours de l’opposition radicale se veut plus en phase avec les revendications de la rue mais des observateurs de la scène politique ne manquent pas de relever que les composantes de la nouvelle alliance démocrate évoluent dans un contexte politique des plus défavorables.
Les deux camps de l’opposition continueront à avancer séparément, au risque de s’effriter davantage et de s’éloigner par-là des aspirations populaires. Ce qui permet déjà au pouvoir de fait que représente aujourd’hui le commandement de l’armée de se sentir galvanisé et d’essayer d’imposer sa feuille de route, tout en durcissant le ton, comme on le sent dans les termes utilisés dans le discours prononcé ce mardi.
S. N.
Comment (29)