Comment la délégation diplomatique du Makhzen s’est fait remballer à Rome
Par Tarek B. – Fin de non-recevoir aux manœuvres dilatoires du Makhzen visant à empêcher la participation d’une délégation officielle de la RASD à une conférence ministérielle entre l’Union africaine et l’Union européenne, tenue à Rome ce vendredi. Après sa veine tentative de saboter la participation d’une délégation officielle sahraouie à une rencontre ministérielle Union africaine-Union européenne, le 22 janvier dernier à Bruxelles, le Maroc récidive à Rome, lors des travaux de la 3e conférence ministérielle UA-UE sur l’agriculture, qu’a abrités la capitale italienne.
Les manœuvres marocaines ont, une nouvelle fois, butté sur l’intransigeance des organisateurs sourcilleux quant au strict respect du «format de Banjul», lié au droit légitime de tous les Etats membres de l’Union africaine à participer aux réunions et activités s’inscrivant dans le cadre de partenariats auxquels l’organisation continentale est partie prenante. Face à la sournoiserie marocaine, le partenaire européen a clairement rappelé le modus operandi observé rigoureusement depuis le 5e sommet UE-UA d’Abidjan, en novembre 2017, conformément auquel «chaque organisation invite et organise ses délégations».
Contactée par nos soins, une source diplomatique algérienne a confirmé que les deux commissaires africain et européen en charge de l’agriculture ont insisté sur les vertus de perpétuer cette pratique, somme toute logique, dans les différents formats du partenariat bilatéral. Ainsi et au même titre que les autres Etats membres de l’UA, une délégation sahraouie conduite par son ministre du Développement économique et de l’Agriculture, Brahim Adda, accompagné du chef de mission de la République sahraouie auprès de l’UA à Addis-Abeba et des représentants sahraouis à Rome, ont pris part à cette réunion ministérielle consacrée aux voies et moyens de promouvoir des filières agro-alimentaires régionales durables.
Cette nouvelle victoire diplomatique sahraouie, qui plus est dans une enceinte multilatérale de renom, intervient au moment où le colonisateur marocain et ses parrains jouisseurs hâtifs des décisions illégales se voient trainés, une nouvelle fois, devant la justice européenne. Ces contempteurs du droit devront désormais répondre de leur acte après l’introduction par le Front Polisario de deux recours à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre le nouvel accord de pêche UE-Maroc, incluant illégalement le Sahara Occidental dans son champ d’application, en flagrante violation du droit international et des arrêts de la CJUE qui rappellent le «statut séparé et distinct» du territoire sahraoui.
Le premier recours datant du 10 juin 2019 a été déposé contre la décision du Conseil du 4 mars 2019 de conclure de ledit accord et son protocole de mise en œuvre. Tandis que le second, introduit deux jours plus tard, attaque le règlement du Conseil en date du 29 novembre 2018 relatif à la répartition des possibilités de pêche. Auparavant, l’unique représentant du peuple sahraoui avait déposé, le 27 avril 2019, un recours devant la justice européenne visant le nouvel accord agricole UE-Maroc qui s’applique tout aussi illégalement sur le territoire du Sahara Occidental.
Autant dire que le Makhzen, qui avait entonné comme à son habitude le champ lexical de la victoire éphémère, n’est pas au bout de ses peines, pas plus que ne le seront ses avocats des causes perdues qui commencent sans doute à concevoir que leur épopée désinvolte puisse se heurter à une cause noble et rétive à toute néantisation.
T. B.
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